C'est une interview qui nedit pas son nom. L'article prend la forme d'un long reportage dans lequel onentend Nicolas Sarkozy dialoguer avec ses invités, des hommes politiques, deschefs d'entreprise, ou parfois, un "interlocuteur " nonidentifié.Poussé par ses amis Patrick Buisson et Jean-Claude Dassier, NicolasSarkozy affirme ouvertement ce qui jusqu'à présent n'a toujours été rapporté àla presse que par ses visiteurs. C'est sa première prise de parole depuis sasortie sur la situation en Syrie, en août dernier."La politique,c'est fini " Nicolas Sarkozy fait taireles nombreux pronostics sur son éventuel retour en politique, rapportésnotamment ces dernières semaines par Alain Juppé et Bernadette Chirac :"Que ce soitclair, je n'ai pas envie d'avoir affaire au monde politique, qui me procure unennui mortel. Et puis, regardez comment j'ai été traité ! (...) Vous croyezvraiment que j'ai envie ? Sans compter la manière dont ils ont traité mafemme". Pour Nicolas Sarkozy, leschoses semblent claires et arrêtées : "La politique, c'est fini ".En revanche, un retour aux affaires, n'est pas complètement exclu par l'ancienchef de l'Etat, si un jour se présente la situation d'un "pays tenailléentre la poussée de l'extrémisme de gauche et celui de droite ", avec"aucune solution de recours à droite ni à gauche ". Nuance : dansce cas, affirme Nicolas Sarkozy, "je serai obligé d'y aller, pas parenvie, mais par devoir "."Les Françaissont moins en colère qu'effrayés " En attendant, NicolasSarkozy reçoit dans ses bureaux du 77 rue de Miromesnil à Paris, longuementdécrits dans l'article de Valeurs Actuelles . Il reçoit des amis, despersonnalités sportives et culturelles. Les noms de Jean d'Ormesson, deSébastien Loeb, de Vincent Bolloré ou de Martin Bouygues sont cités. L'ancienprésident entend également continuer à faire des conférences à travers lemonde, pour gagner une "crédibilité internationale inconstestée ".Selon nos informations, il a également évoqué l'idée de créer une fondation ouune société d'investissement pour aider de jeunes entrepreneurs.Si Nicolas Sarkozy exclutun retour en politique, il ne se prive pas, toutefois, de critiquer l'action deson successeur François Hollande. "Il a cassé tout ce que j'avaisréussi à construire avec Angela Merkel ", afiirme-t-il. Il s'oppose àl'intervention au Mali : "Que fait-on là-bas ? Sinon soutenir desputschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois grand comme la Franceavec 4.000 hommes ? La règle, c'est qu'on ne va jamais dans un pays qui n'a pasde gouvernement ". Il fustige la loi sur le mariage pour tous, etl'idée de la procréation médicalement assistée (PMA) : "Avec leur'mariage pour tous', la PMA, la gestation pour autrui, bientôt, ils vont semettre à quatre pour avoir un enfant ".Conséquence : l'ex-président de l'UMP prédit desjours sombres à venir. "On va au-devant d'événements graves. Il y auraune crise sociale. Puis on va se prendre une crise financière d'une violence rareet ça finira par des troubles politiques ", affirme-t-il. "Tusais, les Français sont moins en colère qu'effrayés ", confie-t-il àl'un de ses interlocuteurs.