Enregistrements clandestins : pourquoi Sarkozy et Buisson portent plainte
A une heure d'intervalle, les avocats du couple Sarkozy et de Patrick Buisson, auteur des enregistrements en question, ont chacun annoncé une action en justice.
L'affaire des enregistrements clandestins à l'Elysée va passer devant la justice. A une heure d'intervalle, les avocats du couple Sarkozy et de Patrick Buisson, auteur des enregistrements en question, ont annoncé chacun, jeudi 6 mars, une action en justice.
Nicolas Sarkozy et Carla Bruni vont porter plainte pour atteinte à l'intimité de la vie privée, ne pouvant "accepter que des propos, tenus à titre privé, aient été enregistrés et soient diffusés sans leur consentement", selon leur avocat. Pour sa part, Patrick Buisson va porter plainte pour vol et recel, alors que les spéculations se multiplient sur l'origine de la fuite à la presse.
Francetv info détaille les objectifs de ces procédures.
Pour le couple Sarkozy : empêcher la diffusion des enregistrements
Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy ont annoncé un référé au civil. Cette procédure d'urgence est destinée à empêcher la diffusion des enregistrements ou leur retranscription.
L'assignation pour atteinte à la vie privée doit quant à elle être prochainement déposée. Impossible pour l'instant de savoir si elle pointera des passages précis, concernant la vie privée du couple, déjà diffusés par Le Canard enchaîné ou le site Atlantico, ou si elle concernera l'intégralité des enregistrements au motif que les conversations, tenues à titre privé ou confidentiel, ont été captées sans leur consentement.
Il ne s'agit pas d'une plainte pénale et le camp de l'ex-chef de l'Etat n'a pour l'heure pas fait savoir quelles étaient les intentions de l'ancien couple présidentiel en la matière. Les autres personnes enregistrées par Patrick Buisson n'ont jusqu'à présent pas annoncé de démarche similaire.
Pour Patrick Buisson : s'attaquer au mystérieux "voleur" des enregistrements
L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a annoncé une plainte pour vol et recel. S'il ne nie pas avoir enregistré des réunions avec Nicolas Sarkozy et d'autres collaborateurs du chef de l'Etat, ce n'est pas lui "qui a décidé de faire un usage malveillant de ces enregistrements", a fait valoir Gilles-William Goldnadel, son avocat.
Cette action vise les médias qui diffusent des extraits ou des retranscriptions de ces enregistrements, mais surtout la ou les personnes qui, selon Me Goldnadel, les aurait volées à son client pour les remettre à des journalistes. "J'ai mon idée" sur l'identité de cette personne, déclare, elliptique, l'avocat de Patrick Buisson qui pointe vers l'entourage de l'ex-conseiller présidentiel : "Compte tenu des circonstances du vol, cela peut difficilement être un inconnu." Selon l'avocat, le vol remonterait à novembre 2011. Le fils de Patrick Buisson, Georges Buisson, en conflit avec son père, a assuré au site internet du Point qu'il n'était pas l'auteur de cette fuite.
Patrick Buisson avait par ailleurs déposé le 19 février une plainte pour diffamation contre Le Point qui avait révélé l'existence de ces enregistrements. L'ex-conseiller reprochait à l'hebdomadaire d'insinuer que les enregistrements "pourraient ne pas avoir été réalisés en toute transparence". Cette plainte évoquait de "chimériques enregistrements". L'avocat de Patrick Buisson n'a pas annoncé de désistement, malgré les révélations du Canard enchaîné et d'Atlantico.
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