RSA : Laurent Wauquiez désavoué par Fillon
Avec l'accueil réservé à ses propositions, Laurent Wauquiez devait s'y attendre. En déplacement à Strasbourg, le ministre des Affaires européennes se doutait qu'il ne serait pas interrogé que sur des questions européennes.
Il a donc été à nouveau prié de s'expliquer sur les propositions de réforme du RSA qu'il a formulées ce week-end (lire notre article). Loin de faire machine arrière, il a continué sur la même voie : “Dans notre proposition de loi (...), ce qu'on propose, c'est une expérimentation. Tentons les choses. Essayons de voir si le fait de mettre en face du RSA cinq heures de service social par semaine, permet d'améliorer le retour à l'emploi, permet d'être plus efficace pour ramener les gens qui sont dans l'assistanat en direction du travail”. Et le ministre de souhaiter que “dans notre pays, on puisse être un tout petit peu plus ouvert au débat”.
Le Premier ministre, François Fillon ne le contredira sans doute pas sur ce principe, tout en précisant, en substance, qu'il ne lui semble pas opportun de débattre de tout. En tout cas pas du RSA. Pas maintenant.
_ Lors du petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité à l'Elysée, en présence de Nicolas Sarkozy, mais en l'absence de l'intéressé, François Fillon a taclé la méthode utilisée par Laurent Wauquiez, insistant sur le fait que le ministre ne l'avait pas prévenu de ses intentions et qu'il avait lancé ce débat “sans concertation” . Il a été soutenu par Alain Juppé, qui a estimé que Laurent Wauquiez n'avait pas à prendre position sur un sujet n'étant pas de sa compétence, ni à annoncer le dépôt d'une proposition de loi.
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a toutefois estimé que c'était “une idée de bon sens”.
_ Nicolas Sarkozy, pour sa part, a préféré ne pas trop s'engager dans ce débat social miné, alors que sa popularité est en berne, à cause de questions sociales pour une bonne part. Il a préféré répéter qu'il ne transigerait pas sur la sécurité routière.
Grégoire Lecalot, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.