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Rigueur budgétaire : et si les ministres montraient l'exemple?

Une semaine après l'annonce par François Fillon du gel pour trois ans des dépenses de l'Etat, {Le Journal du Dimanche} a demandé aux ministres s'ils étaient prêts à baisser leur salaire par solidarité. La mesure, qui accompagne d'ailleurs plusieurs plans de rigueur en Europe, ne semble pas enthousiasmer les membres du gouvernement...
Article rédigé par franceinfo
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Le 6 mai dernier, François Fillon annonçait trois mesures pour réduire le déficit budgétaire qui devrait dépasser les 8% du PIB en 2010 : gel en valeur des dépenses de l’Etat, baisse de 10% de ses dépenses de fonctionnement et réduction de cinq milliards d’euros des niches fiscales. Le JDD a voulu savoir si la rigueur ou l'austérité pouvait s'appliquer aux ministres français.

Un peu partout en Europe, les plans de rigueur s'accompagnent en effet d'une baisse des rémunérations des membres du gouvernement. En Grande-Bretagne, le nouveau Premier ministre David Cameron a annoncé une baisse de sa rémunération de 5% et les traitements des principaux ministres sont gelés pour 5 ans. En Irlande, les salaires du Premier ministre et des autres membres du gouvernement sont réduits de 15%, alors que les ceux des fonctionnaires diminuent de 5 à 15%. Autre exemple au Portugal où le gouvernement et les élus voient leurs traitements réduits de 5%, tandis que les salaires des fonctionnaires sont gelés.

Petit tour d'horizon en France des membres du gouvernement favorables ou opposés à une baisse de leur salaire.

Pour :

  • Christine Lagarde (Économie) :

    13.471 euros bruts par mois en tant que ministre.
    “Je préconise avant tout la réduction des
    dépenses des ministres. [...] Mais le salaire ne me paraît pas la plus grosse source
    d'économies, le train de vie est plus important (voitures, réception,
    personnel)”, a confié la ministre au JDD.

  • Nathalie Kosciusko-Morizet (Economie numérique) :

    12.124 euros par mois en tant que secrétaire d'État.
    “Si cette décision est
    collective, je l'accepterai. [...] La baisse du salaire aurait surtout une portée symbolique : les économies représenteraient peu au regard des déficits”.

  • Bruno Le Maire (Agriculture) :

    13.471 euros bruts par mois en tant que ministre.
    “Cela ne me pose aucun problème”.

  • Valérie Pécresse (Enseignement supérieur) :

    13.471 euros bruts par mois en tant que ministre.
    “Les Français attendent que les efforts soient justement
    répartis. Face à cette exigence de justice, je pense que les politiques doivent
    donner l'exemple”.

  • Rama Yade (Sports) :

    12.124 euros par mois en tant que secrétaire d'État.
    “Oui. Il n'y aurait aucune raison de demander des efforts aux Français, sans que nous fassions de même”.

    Contre :

  • François Baroin (Budget) :

    13.471 euros bruts par mois en tant que ministre.
    “[La rémunération des ministres] est indexée sur les traitements de la Fonction
    publique, qui ne baissent pas chez nous, alors que d'autres pays les réduisent”.

  • Eric Woerth (Travail) :

    13.471 euros bruts par mois en tant que ministre.
    “Si je devais baisser mon salaire cela voudrait
    dire que les salaires des agents publics baissent aussi, ce dont il n'est pas question”.

  • Georges Tron (Fonction publique) :

    12.124 euros par mois en tant que secrétaire d'État.
    “Il n'y a pas de raison de baisser le
    salaire des ministres en France puisque le salaire des fonctionnaires ne baisse
    pas”.

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