Retrouvailles à l'Elysée entre Mélenchon et "Louis XVI" Hollande
D'après Jean-Luc Mélenchon, François Hollande serait "aussi
aveugle que Louis XVI ". Une énième pique de l'ancien candidat à la présidentielle du Front de
gauche publiée vendredi matin dans Libération quelques heures avant une rencontre entre les
deux hommes à l'Elysée. "C'est une formule. Ce n'est pas forcément celle
que j'aurais aimé qu'on retienne. On en a plaisanté ensemble ", s'est
justifié Jean-Luc Mélenchon à la sortie de l'entretien qui portait sur les propositions de
Lionel Jospin pour moderniser la vie publique.
"Un énième replâtrage"
Mais plus encore que les formules, Jean-Luc Mélenchon et ses
partenaires communistes multiplient les prises de distances sur le fond avec la
majorité socialiste. Le rapport Jospin ? "Un énième replâtrage de la Ve
République ", a jugé vendredi le président du Parti du gauche. Et le reste de l'action
gouvernementale ? "Hollande prend-il en compte le fait qu'il n'a pas été
élu par les seules voix socialistes ? Pourquoi tient-il compte seulement des
éléments les plus droitiers et les plus archaïques de sa majorité ? ",
s'est interrogé Jean-Luc Mélenchon.
Une "majorité incertaine au Sénat"
Cette prise de distance s'est révélée de manière très
concrète au Sénat ces dernières semaines. Jeudi soir, les sénateurs du Front de
gauche ont contribué à rejeter le projet de financement de la Sécurité sociale
pour 2013. La veille, c'est le projet de budget 2013 qui avait été retoqué après l'absention
des élus communistes. Une attitude qui a le don d'agacer Marisol Touraine. La
ministre de la Santé a prévenu vendredi matin sur France Info : s'ils continuent de
s'opposer aux textes du gouvernement, les élus Front du gauche seront moins
écoutés :
"Le risque est donc, qu'au fond, nous ne nous
préoccupions plus autant des positions du Front de gauche dans l'élaboration des
projets parlementaires puisque de toutes façons ils nous opposent une fin de
non-recevoir" (Marisol Touraine)
Quoi qu'il en soit, le groupe socialiste et ses alliés
radicaux ont la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Cette dernière ayant
toujours le dernier, le rejet des textes de la majorité au Sénat n'empêche pas
leur adoption.
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