Retour délicat à Florange pour François Hollande
Il devait initialement se rendre à Florange en juin dernier. Mais François Hollande aura attendu le mois de septembre pour effectuer un retour pour le moins périlleux.
De cette visite du président de la République en Lorraine, c'est l'étape de l'usine de Florange qui sera particulièrement scrutée ce jeudi. Les responsables syndicaux l'attendent de pied ferme, sans en espérer grand chose. C'est "à ses risques et périls" , a prévenu Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière, assurant déjà que le chef de l'Etat "n'effacera pas l'affront" . "Il prend un risque, il sera jugé par rapport à ses propositions " assure Lionel Burriello, responsable CGT.
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Dans les rues de Florange, FO a posté des affiches en reprenant l'image buzz de François Hollande lors de la rentrée scolaires 2013.
Promesse non tenue
Si François Hollande prend un risque en se rendant à Florange, c'est que le site, propriété d'Arcelor-Mittal, est le symbole d'une de ses promesses non tenues de début de mandat. Le 24 février 2012, le président français s'était engagé à forcer Arcelor-Mittal à trouver des repreneurs à tout prix, empêchant le site de Florange de fermer.
Mais fin 2012, Arcelor-Mittal a annoncé la fermeture des haut-fournaux. L'Etat avait deux mois pour trouver des repreneurs, mais au soir du 30 novembre, c'est un échec. Un coup de massue pour les syndicats, et une journée marquée par les larmes d'Edouard Martin, le syndicaliste le plus médiatisé de Florange. Ces derniers ont même récemment fabriqué et vendu une "stèle aux promesses non tenues de François Hollande "
Hollande ne vient pas "les mains vides"
Mais François Hollande avait promis de revenir. En décidant de revenir en Moselle sans le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, le chef de l'Etat honorera une promesse faite elle aussi en février 2012 aux sidérurgistes.
Le président français devrait arriver en annonçant un pacte prévoyant 300 millions d'investissements sur trois en ans en faveur de projets innovants en Lorraine, selon Les Echos. Mais cela devrait difficilement contenter les 629 ouvriers dont les postes ont été supprimés.
Un projet de loi moins ambitieux que prévu
En effet, une nouvelle déception est venue se rajouter à celles connues en fin d'année dernière : le projet de loi sur les ventes de sites rentables est bien moins ambitieux que prévu. Celui-ci devait imposer les volontés de l'Etat aux chefs du type de Lashki Mittal.
► ► ► La loi "Florange" sur la repreise des sites rentables est-elle applicable ?
Or, en raison du risque de censure par le Conseil constitutionnel pour atteinte au droit de propriété, le projet de loi (il sera voté le 1er octobre) obligera seulement les entreprises de plus de 1.000 salariés à rechercher un repreneur. Un autre point sur lequel François Hollande devra s'expliquer.
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