Restructuration des armées : l'inquiétude de "la grande muette"
Hervé Morin le sait : l'inquiétude monte dans les casernes, les garnisons et même les états-majors. Le processus de professionnalisation des armées et la réforme engagée pour rationnaliser la Défense auront forcément des implications : fermeture de sites, suppression d'effectifs...
_ La fédération CFDT de la Défense, au nom des personnels civils, évoque même un "vaste plan social".
Inquiétude alimentée par les "fuites", parues ces dernières semaines dans la presse :
-
un pré-rapport publié par le site internet du Point préconisait fin mars la suppression de 35.000 emplois de soldats entre
2008 et 2014 ainsi que l'externationalisation de près de 16.800 emplois civils
de l'armée. -
Un autre rapport, émanant de l'Armée de Terre et publié par Libération, évoquait la suppression d'une trentaine de garnisons et la disparition d'au moins une dizaine de régiments d'ici à 2012.
_ Une perspective qui inquiète les villes qui accueillent aujourd'hui ces garnisons. -
Enfin, le blog Secret Défense a publié le fac-similé d'une lettre en date du 28 mars, adressée par Hervé Morin au Premier ministre, dans laquelle il rappelle que la professionnalisation avait "engendré une réduction d'effectifs d'environ 15.000 personnes sur six ans", avant d'ajouter que "la
déflation annuelle moyenne à réaliser lors de la prochaine Loi de programmation
militaire (2009-2013, ndlr) sera beaucoup plus importante".Les personnels, civils et militaires, de la Défense, attendent maintenant des annonces officielles -et chiffrées- de la part de leur ministre.
De premières pistes ont d'ores et déjà été évoquées, la semaine dernière par le président de la République : parmi les 166 mesures annoncées vendredi par Nicolas Sarkozy pour réduire de 7 milliards d'euros les dépenses de l'Etat, sept concernent la défense.
Entre autres : la création de 90 "bases de défense", et la concentration des moyens de soutien entre les mains de l'état-major des Armées.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.