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Renforts en Afghanistan : Sarkozy crée la polémique chez les parlementaires

La France va envoyer des soldats supplémentaires en Afghanistan. Cette décision annoncée mercredi par le chef de l'Etat à Londres provoque des remous. Tant sur le fond que sur la forme : de nombreux parlementaires - y compris UMP - regrettent de n'être pas consultés. Nicolas Sarkozy prend acte et promet un "débat" dans les prochains jours.
Article rédigé par franceinfo
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La mesure était attendue. Voilà des mois que les alliés de Paris au sein de l'OTAN faisaient pression sur la France pour qu'elle renforce sa présence en Afghanistan. Mais son annonce a surpris - et froissé - les parlementaires français : c'est en effet à Londres, devant le Parlement britannique, que Nicolas Sarkozy a officialisé la nouvelle.

Tollé. À gauche, François Hollande dénonce "la méthode où on annonce en Angleterre ce qui devrait être annoncé en France", jugeant par ailleurs que "toute présence supplémentaire de forces françaises en Afghanistan est une erreur".

Même vision des choses de la part de Marie-George Buffet. La secrétaire nationale du PCF est contre ce renforcement militaire et estime surtout que ce sujet "revient au Parlement" français.

Et l'annonce fait aussi des remous au sein de l'UMP. Si des députés souverainistes comme Nicolas Dupont-Aignan fustigent "l'atlantisme", le président de l'Assemblée Nationale lui-même a fait part de son agacement : Bernard Accoyer a demandé au Premier ministre "que le Parlement soit saisi" pour "un débat indispensable".

Le ministre de la Défense auditionné

Des critiques suffisamment vives pour que Nicolas Sarkozy y réponde depuis l'autre côté de la Manche... Toujours depuis Londres, le chef de l'Etat a tenté hier de calmer le jeu : il promet "un débat", avant le sommet de l'OTAN qui s'ouvre mercredi. Les modalités n'en sont pas précisées. Pour le moment n'est prévue que l'audition du ministre de la Défense Hervé Morin par la commission de la défense de l'Assemblée Nationale.

Ce dernier a confirmé, ce matin, qu'il se rendrait mardi devant cette commission.

Quand bien même un débat serait organisé, beaucoup pensent que le mal est fait. Comme l'a résumé Marie-George Buffet, Nicolas Sarkozy "annonce une décision, ensuite il dit : je vais daigner vous laisser en débattre".

Céline Asselot avec agences

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