Renault-Sandouville : Nicolas Sarkozy renonce à rencontrer les ouvriers en colère
Le programme du chef de l’Etat, qui devait initialement visiter les ateliers de l’usine Renault de Sandouville, puis prononcer un discours devant quelques 400 ouvriers du site sélectionnés par la direction, a été modifié. Le président de la République, qui est arrivé sur place en fin de matinée, s'est contenté d’un tour de table avec les syndicats, à huis clos.
Ce changement de programme, précisé en milieu de matinée par l’envoyée de France Info sur place, Cécilia Arbona, a été décidé par les services de l’Elysée. Il faut dire que, ce n’était pas prévu non plus, des arrêts de travail avaient commencé ce matin dans l'usine havraise, frappée par un plan social qui prévoit un millier de suppressions d’emplois sur le site (voir la Question du jour : L’usine Renault de Sandouville peut-elle être sauvée ?, en bas de page).
Quelques 300 ouvriers en colère attendaient Nicolas Sarkozy de pied ferme. Cernés par les gendarmes mobiles, une partie des grévistes s'étaient regroupés à l'appel de la seule CGT devant les portes de cette usine de 3.700 salariés.
"Malheureusement, j'aurais bien voulu les rencontrer, mais comme il y a un mot d'ordre de grève, c'est difficile de rencontrer les salariés quand ils sont en grève", a expliqué à la presse le président de la République. Mais force est de constater que les visites présidentielles destinées à calmer les esprits, n’ont jusqu'ici pas vraiment réussi à convaincre les mécontents.
Ainsi, la visite du chef de l'Etat au Guilvinec n’avait pas empêché le conflit des pêcheurs d’éclater, les grévistes de Saint-Denis n’avaient pas repris le travail, et les salariés de Gandrange ont tout de même dû avaler le plan social concocté par Lakhsmi Mittal, même si Nicolas Sarkozy affirme qu’il aurait été plus dur sans son action.
Reste que pour Renault, l’Etat a les coudées un peu plus franches. Il demeure actionnaire à 15%. Devant les syndicats, Nicolas Sarkozy a voulu se montrer rassurant, affirmant que le site ne fermerait pas, qu'un véhicule utilitaire y serait construit en 2012 et que l'Etat allait garantir à Renault un crédit d'impôt sur la recherche.
Grégoire Lecalot, Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.