En visite à Berlin, Montebourg et Sapin ne sont pas sur la même longueur d'onde
Les ministres de l'Economie et celui des Finances ont non seulement fait le voyage séparément, mais leurs discours tenus Allemagne était sensiblement différent.
Ils avaient promis de parler "d'une seule voix". Mais l'entente affichée entre le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, et celui des Finances, Michel Sapin connaît déjà des ratés, moins d'une semaine après leur nomination dans le nouveau gouvernement de Manuel Valls. Les deux hommes étaient visite lundi 7 avril à Berlin (Allemagne), au moment où la France doit présenter un plan d'économies de 50 milliards d'euros et tenter d'obtenir un délai supplémentaire pour réduire son déficit sous la barre des 3%.
Les deux ministres ont non seulement fait le voyage séparément, ne se sont pas croisés et n'ont eu aucun interlocuteur allemand en commun, mais leur discours était sensiblement différent.
Pour Sapin : priorité aux "économies budgétaires"
Michel Sapin a voulu rassurer le voisin allemand. Lors d'une conférence de presse avec son homologue Wolfgang Schäuble, il a ainsi expliqué qu'il fallait trouver le bon équilibre entre la croissance et le redressement des comptes. Il faut "plus de compétitivité pour les entreprises pour qu’il y ait plus de croissance. Mais des économies budgétaires avec des décisions difficiles mais que nous assumeront pleinement pour faire en sorte que l’ensemble des engagements pris par la France puissent être respectés", a assuré le ministre des Finances français.
"Nous avons tous conscience que le chemin qui nous mène vers la sortie définitive de crise passe premièrement par le respect de nos engagements et deuxièmement par une croissance économique supérieure", a déclaré Michel Sapin. "C'est l'équilibre entre les deux qui peut permettre à nos pays de retrouver un chemin plus solide."
Pour Montebourg : les comptes publics sont "une question accessoire"
Arnaud Montebourg a quant à lui été plus direct, en expliquant que la gestion budgétaire ne devait pas être prioritaire. "La question des comptes publics est une question accessoire par rapport à la croissance", a estimé le ministre sur iTélé, à Berlin. "La croissance, c'est elle qui crée des emplois, les comptes publics ça ne crée aucun emploi, ça peut même en détruire", a-t-il ajouté. "C'est le message que j'adresse ici à nos amis allemands, qui d'ailleurs font preuve de compréhension."
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