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Récession : réunion de crise autour de François Fillon

Le Premier ministre, de retour de vacances, convoque cet après-midi à Matignon quelques-uns de ses ministres. Objectif : "analyser les causes de la dégradation de la conjoncture internationale".
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/Benoit Tessier)

Officiellement, le gouvernement n'est pas inquiet : certes, le chiffre de la croissance pour le deuxième trimestre (-0,3%) n'est pas bon mais, assure Christine Lagarde, "les facteurs extérieurs -pétrole, inflation, change- sont en train de se réorienter complètement en faveur de la croissance".
_ La ministre de l'Economie affirme qu'il est prématuré de parler de récession.

Pas de panique au sommet de l'Etat, donc, mais une situation malgré tout suffisamment préoccupante pour que François Fillon en fasse son dossier prioritaire de la rentrée.
_ Autour de lui cet après-midi à Matignon, ils seront six : Christine Lagarde, Eric Woerth (Budget), Luc Chatel (Consommation), Laurent Wauquiez (Emploi), Anne-Marie Idrac (Commerce Extérieur) et Hervé Novelli (PME).

Le but affiché de cette "réunion de crise" est d'analyser les causes de la situation économique mondiale, et de trouver "les réponses qui devront y être apportées".
_ Pas évident, quand le budget 2008 a été bâti sur une hypothèse de croissance entre 1,7% et 2% alors que les experts tablent désormais sur une croissance de 1 à 1,3%...

La marge de manoeuvre du gouvernement parait d'autant plus réduite que les autres indicateurs ne sont pas franchement au vert :

  • Inflation ? A son plus haut niveau depuis 1991.

  • Consommation des ménages ? En berne.

  • Production indutrielle ? En baisse.

  • Commerce extérieur ? Déficit record en juin.

    Seuls les chiffres du chômage (7,2% de la population active au premier trimestre, c'est le meilleur résultat depuis 1983) entretiennent un semblant d'optimisme.

    François Fillon, lui, affirme qu'il faut poursuivre les réformes, et garde les yeux fixés sur l'horizon 2012 pour un retour à l'équilibre des comptes.

    _ Mais le Premier ministre sait aussi que le "paquet fiscal" voté l'an dernier (et qui se traduit par près de 13 milliards d'euros de manque à gagner pour l'Etat) empêche la France d'imiter l'Espagne ou les Etats-Unis, et de concocter un plan de relance ambitieux... sauf à sacrifier l'engagement pris envers Bruxelles de ramener le déficit public à 2,5% du PIB dès cette année.

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