Radars : retour sur deux semaines de cafouillages
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11 mai : Le gouvernement annonce un tour de vis en ce qui concerne les radars.
La décision est mal accueillie par les fabricants d'avertisseurs de radars, et laisse sceptiques les associations de lutte contre la violence routière. Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national du PS chargé de la sécurité, pointe une politique “incohérente” : “(…) une vraie politique de réduction des risques doit passer par (…) un meilleur usage des radars en ciblant les lieux et comportements à risques”.-
17 mai : François Fillon est pris à partie par plusieurs députés UMP, qui se font le relai du “mécontentement” des électeurs. Une réunion de travail autour du ministre de l'Intérieur Claude Guéant est fixée au lendemain.
- 18 mai : A l’issue de la réunion avec les députés UMP, Claude Guéant affirme qu'il n'est pas question de renoncer à la mesure. “La décision (…) n'est absolument pas remise en cause”, déclare-t-il.
Sur France Info, Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale affirme que le gouvernement a “le devoir” de prendre des mesures, même s' “ il y a peut-être quelques réglages à faire”.
Invité de Question d'Info, le patron de l'UMP Jean-François Copé tente quant à lui l’apaisement en déclarant “comprendre” la colère de députés UMP tout en ajoutant qu'il faut “absolument apporter des remèdes” pour réduire le nombre de victimes de la route.
Des députés UMP contre la disparition des panneaux
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19 mai : L'arrêté du ministère de l'Ecologie et des Transports supprimant les panneaux indicateurs de radars est publié au Journal officiel.
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20 mai : Dans un communiqué commun, une cinquantaine d'élus UMP qualifient de “point non négociable” le maintien de ces panneaux et menacent le gouvernement de mesures de rétorsion s'ils ne sont pas entendus.
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22 mai : Claude Guéant annonce le déploiement d'un “millier de radars pédagogiques” indiquant la vitesse mais “sans sanction”. Une mesure jugée “incohérente” par l'association 40 millions d'automobilistes.
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23 mai : 73 députés UMP écrivent au Premier ministre pour lui faire part de “la profonde exaspération exprimée par des milliers d'électeurs” contre les nouvelles mesures de sécurité routière.
- 24 mai : Les députés frondeurs crient victoire. Ils affirment que Claude Guéant a annoncé un moratoire sur le démontage des panneaux, et le remplacement de chaque panneau par un radar pédagogique.
Les associations de familles de victimes d'accidents de la route s'inquiètent de cette suspension, le député PS Jean-Marie Le Guen regrette “le recul du gouvernement”.
Dissiper l'impression de cacophonie
Parallèlement, François Baroin assure que le gouvernement n’a aucune intention de reculer. Le soir même, Claude Guéant tente de dissiper l'impression de cacophonie, et confirme le retrait des panneaux.
- 25 mai : François Baroin tente une clarification. “Certains parlementaires ont, certainement de bonne foi, compris qu'on remplacerait les panneaux avertisseurs par des radars pédagogiques, il n'en est absolument rien”.
Des explications qui ne satisfont pas les élus protestataires. Le député UMP Yannick Favennec dénonce ainsi sur le réseau social Twitter un gouvernement qui prend les députés UMP “pour des cons”.
- 26 mai : Le PS dénonce les “atermoiements” du gouvernement sur les radars, et déplore que la sécurité routière ne soit pas “une priorité” mais une “pomme de discorde” au sein de la majorité.
Une association de fabricants d'avertisseurs de radars appelle les automobilistes à bloquer les routes le 2 juin en signe d'opposition.
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27 mai : Les avertisseurs de radar vont être transformés en appareils “permettant de signaler les zones dangereuses”, selon un accord conclu entre le ministère de l'Intérieur et les fabricants du secteur. Les associations de lutte contre la violence routière déclarent “commencer à saturer avec les communiqués imprécis qui engendrent la confusion” et redoutent que cet accord ne cache un maintien déguisé des avertisseurs de radars, ce dont se défend le ministère de l'Intérieur.
- 28 mai : L’Union des usagers de la route (UUR) appelle à manifester le 18 juin contre la politique de sécurité routière “injuste” du gouvernement.
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