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Rachida Dati à Bernard Debré : "j'en ai marre des commentaires des héritiers"

"J'en ai marre des commentaires des héritiers. Moi, je n'ai hérité de rien. Ma vie, c'est du travail". Ainsi Rachida Dati a-t-elle répliqué à Bernard Debré, fils de l'ancien Premier ministre Michel Debré, l'accusant d'être "une petite fille gâtée"
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Rachida Dati (23 octobre 2011) (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

"J'en ai marre des commentaires des héritiers. Moi, je n'ai hérité de rien. Ma vie, c'est du travail". Ainsi Rachida Dati a-t-elle répliqué à Bernard Debré, fils de l'ancien Premier ministre Michel Debré, l'accusant d'être "une petite fille gâtée"

Rachida Dati ne baisse pas les armes. La députée européenne s'est dite vendredi sur i-Télé "déterminée à être candidate aux législatives" dans la deuxième "circonscription" de Paris, également visée par François Fillon. Le premier ministre quitte sa circonscription de la Sarthe, dont il est élu depuis 1981, pour la deuxième circonscription de Paris -qui recouvre une partie des 5e, 6e et 7e arrondissement - tout acquise à la droite.

L'ancienne ministre de la justice a également vertement répondu à l'"héritier" Bernard Debré. Dans une lettre ouverte, le fils du premier ministre du général de Gaulle l'accuse "d'avoir été élue sans effort". Lui-même est député de la 15e circonscription (une partie du 16e arrondissement), où l'ensemble des voix de gauche n'a pas atteint pas 10% des suffrages aux législatives de 2007.

"Retourne chez toi"

Rachida Dati a assuré que son implantation dans le VIIe arrondissement de Paris, dont elle est maire depuis 2008, s'est faite "dans la perspective des législatives. C'était très clair". Cet arrondissement fait partie de la 2e circonscription de la capitale alors "aujourd'hui, ça veut dire quoi : j'étais en bail précaire ? Pousse-toi de là que je m'y mette ?", a poursuivi Mme Dati.

Pourrait-elle se présenter hors de l'UMP ? "Je suis déterminée à être candidate aux législatives dans cette circonscription", répond-elle.

A Nadine Morano lui suggérant de se présenter à Châlon, la ville de Saône-et-Loire où elle a grandi, Mme Dati a lancé: "ce sont des propos ni élégants, ni républicains. On dit à quelqu'un retourne chez toi, si vous voyez ce que je veux dire..." A plusieurs reprises, elle a martelé : "moi j'ai bossé".

Debré, élu du 16e arrondissement, à Dati, élu du 7e : "tu as été élue sans effort"

Quant à la lettre de remontrances que lui a adressée le député UMP parisien Bernard Debré, elle a lancé : "j'en ai marre des commentaires des héritiers. Moi, je n'ai hérité de rien. Ma vie, c'est du travail". "J'en ai un petit peu assez d'être l'objet de menaces, de pressions", a-t-elle dit.

Dans une lettre ouverte au ton insultant publiée sur son blog ("ton ego insupportable", "ton venin", "ce sentier de trahison et d'injustices"...), Bernard Debré a écrit : "Te voici donc bien pourvue : député européen, conseillère de Paris, maire du 7ème arrondissement. Voici un beau cumul de mandats ! Mais cela ne te suffit pas. Tu en veux plus ! Il faut, devant tes caprices, s'incliner ou disparaître. Jusque là, je te le signale, tu as été élue sans effort, sans compétition. En réalité, tu as été nommée, purement et simplement ! Essaie de conserver un minimum de gratitude."

Depuis 2004, Bernard Debré est l'élu de la 15e circonscription de Paris, qui recouvre une partie du 16e arrondissement. Une circonscription qui vote à plus de 90% à droite : lors des dernières législatives en 2007, le PS n'avait même pas réuni 7% des suffrages.

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