Qui François Hollande va-t-il nommer à Matignon ?
"Le 15 mai, vous aurez le nom du Premier ministre", a promis François Hollande, lundi 7 mai. Qui sont les prétendants à Matignon ? Quels sont leurs atouts et leurs faiblesses ? Revue d'effectif.
Jean-Marc Ayrault : l'option consensuelle
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François Hollande a dressé depuis quelques semaines le profil-type de son futur Premier ministre. Celui-ci doit être socialiste, doit bien connaître les parlementaires et doit bien s'entendre avec le futur ex-député de Corrèze. Trois conditions auxquelles Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée nationale depuis 1997 et proche de François Hollande, répond. Son profil "germanophile et germanophone", comme l'a dépeint Laurent Fabius, pourrait jouer en sa faveur tant la relation franco-allemande est primordiale dans la crise que traverse la zone euro.
Les moins :
Ses détracteurs raillent son manque de charisme. D'autres pointent tout à la fois son inexpérience gouvernementale autant que son manque de notoriété. Ces points faibles pourraient l'empêcher d'entrer à Matignon. D'autre part, un sondage Ifop concernant les souhaits des Français pour leur futur Premier ministre, en cas de victoire socialiste, indiquait que Jean-Marc Ayrault pointait en troisième position, loin derrière Martine Aubry et Manuel Valls.
Martine Aubry : l'option à gauche
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Favorite des sondages pour entrer à Matignon comme Premier ministre pour 17% des Français et pour 28% des électeurs de François Hollande au second tour, Martine Aubry a la légitimité de l'expérience, tant comme ministre de Lionel Jospin que comme première secrétaire du Parti socialiste depuis 2008. Etant donné la dynamique de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche, sa popularité dans l'électorat de gauche pourrait peser dans la balance "hollandaise".
Les moins :
Concurrente de longue date de François Hollande pour reprendre l'héritage de Jacques Delors, son père, Martine Aubry a creusé une distance supplémentaire avec le président élu lors de la Primaire socialiste durant laquelle elle n'avait pas ménagé ses attaques contre son prédécesseur à la tête du PS. Le désir de M. Hollande d'avoir à Matignon une personnalité avec qui il s'entend risque de lui barrer la route.
Manuel Valls : l'option renouvellement
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Si "le changement, c'est maintenant", Manuel Valls, 49 ans, pourrait être l'option idoine pour Matignon afin d'insuffler du sang neuf. Homme fort de la campagne présidentielle en tant que directeur de la communication de François Hollande - qu'il a soutenu dès le soir du 1er tour de la Primaire -, le député et maire d'Evry a su gagner l'écoute et la confiance du président élu. Deuxième favori des sondages et donc des Français pour devenir Premier ministre, juste derrière Martine Aubry.
Les moins :
A 49 ans, Manuel Valls représente l'aile droite du Parti socialiste. Tendance qu'il a symbolisé en se portant candidat à la Primaire socialiste où il a notamment défendu la TVA sociale. Cette image droitière pourrait l'handicaper si François Hollande avait besoin d'envoyer un signal vers sa gauche. Son inexpérience gouvernementale, même s'il a travaillé aux côtés de Lionel Jospin lorsqu'il était Premier ministre, pourrait également desservir sa cause.
Les outsiders
S'ils semblent à la peine dans la course à Matignon face aux trois favoris cités ci-dessus, Pierre Moscovici, directeur de la campagne de François Hollande, et Michel Sapin, ami intime de longue date du président élu, conservent une petite chance d'obtenir le graal de Matignon. Réponse le 15 mai.
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