Prisons : “La sécurité des français et du personnel de sécurité est notre priorité ” assure Nicole Belloubet
Lors des questions au gouvernement du Sénat, ce jeudi, la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a été interpellée par une sénatrice centriste sur la sécurité des personnels pénitentiaires, deux jours après l'attaque terroriste d’un détenu radicalisé à la prison d’Alençon. La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, a quant elle dû répondre à une sénatrice centriste sur les moyens pour lutter contre les féminicides, à la veille de la journée internationale des femmes.
“Nous sommes entre colère et découragement”, s’est indignée Nathalie Goulet. Ce jeudi, lors des questions au gouvernement du Sénat, la sénatrice centriste a rappelé l’acte terroriste d’un détenu radicalisé, qui a eu lieu mardi, à la prison d’Alençon. Une attaque au couteau en céramique contre deux surveillants pénitentiaires, actuellement hospitalisés.
“Comment comprendre le surréaliste régime des fouilles alors que plus de 90 000 objets ont été trouvés en 2018 ? Comment expliquer l’accès à une unité de vie familiale pour un criminel de cette nature, deux fois par mois ? Comment expliquer les failles du renseignement pénitentiaire alors que le détenu était signalé pour ses faits de radicalisation ?” interroge la parlementaire. “On a développé des processus d’évaluation de la radicalisation ” lui a répondu la ministre de la Justice. Nicole Belloubet évoque ainsi les 5 quartiers d’évaluation de la radicalisation existants, “contre 2 l’année dernière”, ainsi que la mise en place d’un “système pour affecter les personnes radicalisées, dans des quartiers d’isolement ou de prévention de la radicalisation, étanches du reste de la détention”.
Si la ministre reconnaît que la sécurisation des prisons “se construit progressivement”, elle s’évertue à énumérer les mesures prises par le gouvernement, tel le brouillage des portables, le dispositif de lutte contre les drones, ou encore l'augmentation de 16% du budget sécurité des établissements pénitentiaires. Quant aux mesures destinées plus spécifiquement à protéger le personnel pénitentiaire, elle évoque notamment le “déploiement d’équipements nouveaux”, à commencer par 1 500 gilets pare-lame, qui protègent des coups de couteau. Des mesures qui n’ont pas empêché le drame de ce début de semaine. Ce jeudi, les surveillants pénitentiaires ont à nouveau manifesté leur colère, via des actions de blocages de prison un peu partout en France.
“Deux fois plus de femmes mortes” sous les coups de leur conjoint qu’à la même période en 2018
Depuis le 1er janvier, 30 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, soit “deux fois plus que l’année dernière” rappelle Annick Billon, (Union centriste). La “question alarmante des féminicides” a été au coeur des questions au gouvernement du Sénat ce jeudi, à la veille de la journée internationale des femmes.
La sénatrice constate avec stupéfaction qu’en 2018 “les plaintes pour violence ont augmenté de 17 %, alors que le nombre de condamnations stagne” et dénonce le manque de moyens financiers pour lutter contre les violences faites aux femmes. “Il faudrait 5 fois plus de moyens” s’insurge t-elle. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lui assure que des moyens financiers “conséquents” ont pourtant été déployés. Quant aux leviers d’action, elle souligne s’être “engagée rapidement sur la création de centres de prises en charges de psychotraumatismes des femmes victimes des violences sexuelles” : “On a fait un appel à projet l’année dernière : 10 centres ont été créés et labellisés, nous sommes le premier pays au monde à organiser des réseaux de prise en charge des victimes de psychotraumatismes.”
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