Que sait-on du prochain remaniement gouvernemental ?
Seule certitude pour le moment, François Hollande tirera
des conséquences "dès après le deuxième tour " après
"l'avertissement très clair qui a été donné " aux municipales pour
reprendre les mots ce jeudi du ministre des Affaires étrangères, Laurent
Fabius. Pour la majorité, le message n'est pas sur le fond de la politique du
gouvernement mais sur la forme. Ce serait une question de méthode.
Une semaine pour choisir
Jean-Marc Ayrault devrait sans doute remettre sa
démission dès la semaine prochaine. François Hollande aura alors trois options
: le changement de Premier ministre, le changement de gouvernement ou les deux.
Pour faire son choix, le président de la République disposera alors d'une
semaine sans séance à l'Assemblée nationale. Un délai qui lui permettrait de
constituer et préparer la nouvelle équipe pour incarner l'acte deux du
quinquennat dès la semaine suivante.
Jean-Marc Ayrault peut-il rester Premier ministre ?
"Si François Hollande veut donner un message à
l'opinion avec juste un gouvernement resserré, ça ne suffit pas ", confie
une ministre à l'AFP. De son côté, l'entourage de l'actuel Premier ministre s'interroge
: à quoi bon changer de Premier ministre si la ligne politique ne change pas ?
Et puis l'ancien maire de Nantes serait "le garant de l'équilibre "
entre les différentes composantes de la majorité.
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Valls, trop marqué politiquement ?
"Garant de l'équilibre " ? Un argument en forme
d'avertissement sur la tentation Manuel Valls. Le ministre de l'Intérieur a
adopté ces derniers jours la stratégie du silencieux : il ne dit rien mais
laisse son nom circuler. Mais le choix de Manuel Valls est clivant.
Cécile Duflot lui a lancé droit dans les yeux ce mercredi
: si c'est lui, ses amis seraient "tentés de reprendre leur liberté ".
Or, le ministre du Travail et proche de François Hollande, Michel Sapin l'a
encore répété ce jeudi : "Je souhaite que les ministres 'écolos' restent
au gouvernement, je pense que c'est la bonne majorité pour mener cette
politique ".
Martine Aubry ou Laurent Fabius ?
Dans ces municipales, la maire de Lille se fait
porte-parole des électeurs gauche impatients et en colère face à un
gouvernement qui ne les entend pas.
"La maire de Lille a beau répéter qu'elle ne souhaite pas s'investir à Matignon, sa posture démontre tout l'inverse ", analyse Marie-Eve Malouines, chef du service politique de France Info. Bémol : difficile d'incarner le renouveau pour l'ancienne ministre de Lionel Jospin.
L'édito politique ►►►Vers un remaniement social
Un doute également valable pour Laurent Fabius, Premier
ministre de François Mitterrand de 1984 à 1986. "Je suis très bien où je
suis ", assure le ministre des Affaires étrangères. Peut-on refuser
Matignon ? "Bien sûr, ça peut se refuser ", répond le ministre de 67
ans.
Une équipe plus resserrée
Outre la question d'un éventuel changement de Premier
ministre, François Hollande doit aussi décider, ou non, d'une nouvelle équipe.
Sur ce point, il y a un consensus dans la majorité : 38 ministres, c'est trop.
"Je
suis plutôt partisan d'un allègement. Je pense qu'entre 15 et 20 ministres, ça
peut fonctionner ", résume Laurent Fabius ce jeudi. "Il y aura un
dispositif sans doute plus resserré, plus à même de faire passer les messages
du sens de l'action que nous menons, des priorités ", confirme Harlem
Désir, le premier secrétaire du PS.
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