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Vidéo Élections européennes : "Nous aurons des élus, nous serons la surprise de ce scrutin", assure Raphaël Glucksmann

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Article rédigé par franceinfo
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Le candidat PS - Place publique pour les élections européennes a assuré, jeudi sur franceinfo, que sa liste "[dépassera] largement le score qui est indiqué dans les sondages".

"Nous aurons des élus, nous serons la surprise de ces élections et nous dépasserons largement le score qui est aujourd'hui indiqué dans les sondages", a déclaré jeudi 23 mai Raphaël Glucksmann, lors de la matinée de débats pour les élections européennes organisée par franceinfo à la Maison de la radio. Le candidat de l'alliance PS - Place publique l'assure : "Le drapeau de la gauche démocratique et pro-européenne était à terre, on l'a repris en main."

franceinfo : Que pouvez-vous dire de votre mouvement et du Parti socialiste ?

Raphaël Glucksmann : Nous avons tiré les leçons des échecs du Parti socialiste. Quand nous avons discuté avec le PS, on a conclu un accord sur le fond. On a remis les choses à l'endroit en politique. On a d'abord parlé des idées et on a lancé une initiative politique. Quand vous prenez une mesure et que vous l'appliquez de la même manière à Total et à une PME, c'est une mauvaise mesure. Avec Place publique, au moment de conclure un accord avec le PS, on a voulu tout mettre à plat, en particulier concernant le droit d'inventaire sur les erreurs de fond et les compromissions avec le libéralisme.

Que souhaitez-vous créer ?

Il faut une social-démocratie qui soit plus radicale, moins dans la compromission avec le libéralisme. C'est le projet qu'on porte, entre la quête de justice sociale et la transformation écologique, il y a tout à reconstruire, c'est un long chemin. Je n'ai jamais pensé qu'avec mon sourire et mon nom ça allait se passer en une seconde. Le drapeau de la gauche démocratique et pro-européenne était à terre, on l'a repris en main et on avance.

Que ferez-vous si vous n'avez pas d'élu ?

Nous aurons des élus. Nous serons la surprise de ces élections et nous dépasserons largement le score qui est aujourd'hui indiqué dans les sondages.

Peut-on changer l'Europe sans changer les traités ?

Bien sûr ! Il y a un espace immense pour changer l'Europe, même la règle des 3%. Si vous voulez sortir les dépenses liées à la transformation écologique de nos sociétés de ces 3%, vous n'avez pas besoin de changer les traités. Ce que relève La France insoumise est faux. Il faut simplement changer un règlement : cela se fait à la majorité qualifiée et c'est pareil sur tous les sujets. Sur l'harmonisation fiscale, vous pouvez passer par des coopérations renforcées. Le problème de faire de ces traités un totem et un tabou, c'est qu'on se focalise sur quelque chose qui est inaccessible, alors que tout dépend des rapports de force. Dans le cadre de ces traités, on peut changer de politique, arrêter l'évasion fiscale, mettre fin au dumping social.

Une Europe sans harmonisation sociale est-elle possible ?

L'Europe va exploser si on ne fait pas l'harmonisation fiscale et sociale. C'est un système qui marche sur la tête et qu'il faut donc absolument briser. Il faut inverser le rapport de force. Cela fait 15 ans que la Commission européenne est dirigée par les conservateurs et les libéraux. Nous, sociaux-démocrates, sommes à 21 sièges.

Comment voyez-vous les relations entre l'Union européenne et l'Otan ? Êtes-vous pour une armée européenne ?

Je pense qu'il est temps d'assurer une autonomie stratégique en matière de défense de l'Union européenne. Cela veut dire qu'il va falloir construire une défense commune. À terme, si on veut avoir une véritable autonomie par rapport aux États-Unis, on voit que la tendance au retrait américain va se confirmer dans les années qui viennent. Il faut impérativement construire des capacités stratégiques et de défense proprement européennes. Il faut que l'Europe assure la sécurité des frontières des pays. Il faut qu'on devienne sérieux, en Europe, sur les questions de défense. On ne l'est pas aujourd'hui. Si l'Europe veut être une puissance politique, il va falloir qu'elle soit aussi une puissance militaire.

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