"Se recroqueviller n'est pas la bonne solution" : le député PS Guillaume Garot votera la confiance au gouvernement
Guillaume Garot, député PS de la Mayenne, ne partage pas la position de son parti qui a annoncé samedi qu'il ne votera pas la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe. Dimanche, il a apporté "une soutien exigeant à Emmanuel Macron".
Le Parti socialiste ne votera pas la confiance au gouvernement, le 4 juillet prochain, a décidé le Conseil national du parti qui s'est réuni samedi 24 juin. Les socialistes seront donc dans l'opposition. "C'est la position qui a été adoptée par le Conseil national , mais ça n'est pas ma position", a réagi, dimanche sur franceinfo, Guillaume Garot, député PS de la Mayenne. L'ancien maire de Laval s'est dit "dans un soutien exigeant à Emmanuel Macron" mais il ne s'agit pas d'un "chèque en blanc", a-t-il précisé. Il appelle les socialistes à ne pas "se refermer, se recroqueviller", car ce n'est pas "la bonne solution".
franceinfo : Ne pas voter la confiance au gouvernement est-elle la seule façon pour le PS de continuer à exister ?
Guillaume Garot : C'est la position qui a été adoptée par le Conseil national du Parti socialiste, mais ce n'est pas ma position. Il se trouve que j'ai pris des engagements devant les Mayennais qui m'ont fait confiance, qui m'ont réélu. Moi je suis dans un soutien exigeant à Emmanuel Macron. Les Français veulent qu'on donne sa chance au nouveau président car il y a des défis considérables devant nous, contre le chômage, pour réorienter l'Europe. En même temps, ce soutien est un soutien exigeant. Ce n'est pas un chèque en blanc. Il faudra avoir des débats très approfondis et je me battrai toujours pour que les valeurs de justice, de lutte contre les inégalités soient au cœur des politiques publiques et des lois qui seront votées. Je souhaite voter la confiance au gouvernement, qui sera présentée le 4 juillet parce que c'est comme cela qu'on est plus forts.
Au Parti socialiste, certains disent que ceux qui votent la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe se mettent en dehors du PS ?
Si on commence à exclure au moment où on veut reconstruire, on n'ira pas très loin. Moi j'ai une sensibilité que j'exprime au sein du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. J'entends que cette sensibilité soit respectée. Je n'impose pas un vote aux autres. Ce que je souhaite simplement, c'est de montrer qu'on veut avancer ensemble. Je défendrai toujours cette position au sein de ma famille politique. Ça fait des années que je suis socialiste. Il n'y a aucune raison que je change mes convictions. J'ai envie de les assumer, de les vivre au sein du Parti socialiste. Aujourd'hui, il est dans une grave crise. Se refermer et se recroqueviller n'est pas la bonne solution. On doit se respecter et trouver ce qu'il y a de plus fort pour nous unir. C'est ce que l'on doit rechercher dans les semaines qui viennent, c'est comme ça que l'on reconstruira la maison socialiste.
Que pensez-vous de la direction collégiale annoncée par le Parti socialiste pour le 8 juillet. N'est-ce pas une source de complications ?
Il faut aller de façon sereine et constructive vers le congrès des socialistes où sera déterminée une ligne politique. Si une direction collégiale est une façon de rassembler les différentes sensibilités et de se fixer des objectifs communs, c'est la bonne solution. Il faudra redire notre idéal de société : ce qui est le choix des socialistes pour l'avenir du pays dans l'Europe, nos propositions pour la vie des Français. C'est cela qui doit nous occuper pour les mois qui viennent. Le Parti socialiste a un risque devant lui, il ne peut pas être coincé entre ce que sera le quinquennat d'Emmanuel Macron et ce que sera l'opposition à la mode Mélenchon. Il faut inventer. Il faut être capable d'apporter des réponses aux grandes questions que se posent les Français sur le pouvoir d'achat, le chômage, l'éducation et l'accès à la santé.
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