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Primaire de la gauche : cinq choses que vous ne savez peut-être pas sur Vincent Peillon

L'ancien ministre de l'Education nationale a déclaré dimanche sa candidature à la primaire de la gauche.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Vincent Peillon, le 9 mai 2014, lors de la campagne pour les élections européennes à Lyon (Rhône).  (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Et un de plus. Vincent Peillon a annoncé sa candidature à la primaire de la gauche en vue de l'élection présidentielle, dimanche 11 décembre, sur le plateau du "20 heures" de France 2. "La primaire est une machine à fabriquer de l'unité. (...) Je veux être le candidat du rassemblement", a-t-il martelé. 

>> Mais pourquoi Vincent Peillon est-il candidat à la primaire de la gauche ?

L'ancien ministre de l'Education nationale espère pouvoir incarner une troisième voie entre Manuel Valls et Arnaud Montebourg, mais l'eurodéputé va d'abord devoir combler son déficit de notoriété. Franceinfo revient sur cinq éléments du parcours de Vincent Peillon.

Il est le fils d’un banquier communiste

Vincent Peillon est né en 1960 à Suresnes (Hauts-de-Seine). Sa mère, issue d'une famille juive alsacienne, était professeure de médecine et a dirigé l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), indique le JDD. Son père était un banquier communiste.

Gilles Peillon fut le directeur général de la Banque commerciale pour l'Europe du Nord, la première banque soviétique en dehors de l'URSS qui gérait les échanges entre l'Ouest et l'Est. L'ancien ministre explique en 2009, dans Le Mondes'être construit contre l'éducation stricte de son père. "Un homme de l'ombre, secret, qui a sacrifié sa vie personnelle", confie-t-il au quotidien.

Ce qui importait, c'était l'effort, le travail scolaire. On parlait plus géopolitique que politique.

Vincent Peillon

Le Monde

Dans Gala, l'eurodéputé se présente comme quelqu'un de "très famille". Il a quatre enfants : deux filles nées d'un premier mariage et deux garçons issus d'une seconde union avec une journaliste de L'Obs.

Il a créé une boîte d'import-export de saumon fumé

Vincent Peillon obtient son bac à 16 ans et une licence de philosophie à 20 ans, rappelle Europe 1. Mais avant de choisir définitivement sa voie, le jeune Peillon va connaître une période aventureuse. Après avoir été agressé et séquestré plusieurs heures par un drogué, il a "un électrochoc", comme il le raconte dans Gala.

J'ai réalisé que c'était bien beau de connaître les grands auteurs, mais que j'étais inca­pable de me défendre physique­ment.

Vincent Peillon

Gala

Après cette aventure, l'apprenti philosophe décide de partir sur la route. Il travaille pour la compagnie des Wagons-lits et fonde une boîte d'import-export de saumon fumé. Il finit par retourner à ses livres de philosophie et devient professeur en 1984.

Il a commencé en écrivant des discours pour Fabius et Jospin

Au début des années 1990, le professeur Peillon arrondit ses fins de mois en écrivant des discours politiques, notamment pour Laurent Fabius. Il est vite repéré pour sa plume et se met à écrire pour les ténors du PS, d'Henri Emmanuelli à Lionel Jospin. Selon Le Point, la gauche lui doit l'expression "droit d'inventaire", utilisée à la fin des deux septennats de François Mitterrand par celui qui deviendra Premier ministre.

Ça vous donne un pouvoir d'influence exceptionnel d'écrire pour quelqu'un qui a du pouvoir.

Vincent Peillon

Le Point

En 1992, Vincent Peillon obtient son doctorat de philosophie et intègre la même année le cabinet d'Henri Emmanuelli à la présidence de l'Assemblée nationale. L'agrégé va alors aiguiser ses premières armes politiques. Il se rapproche de Lionel Jospin et devient député de la Somme en 1997, puis porte-parole du PS en 2000.

Il a défendu le "non" lors du référendum sur une Constitution européenne

Après avoir perdu sa circonscription en 2002 lors de la débâcle de la gauche, il obtient pour la première fois un siège au Parlement européen en 2004. Dans le même temps, il constitue en 2003 le courant du Nouveau Parti socialiste (NPS), avec Arnaud Montebourg. Les jeunes élus veulent réformer l'appareil, mais le mouvement a du mal à se situer. "Beaucoup ont cru à tort que le NPS incarnait la gauche du PS, or nous voulions rénover en installant un réformisme assumé", explique au Monde l'élu socialiste.

Arnaud Montebourg et Vincent Peillon, le 21 juin 2000, lors de la présentation d'un rapport portant notamment sur le blanchiment des capitaux en Europe. (JACK GUEZ / AFP)

Vincent Peillon se situe pourtant bien à gauche lorsqu'il défend, en 2005, le "non" au référendum sur le traité établissant une constitution européenne, mais il finit par rallier le courant majoritaire. Il devient alors porte-parole de la campagne de Ségolène Royal en 2007, mais après la défaite il prendra ses distances avec la candidate malheureuse. "Ségolène Royal ne pourra pas nous faire gagner en 2012. Elle s'est disqualifiée", explique-t-il en 2009 sur Canal +.

Remercié du gouvernement, il s'est lancé dans l'écriture d'un polar

Devenu strauss-kahnien, Vincent Peillon choisit finalement François Hollande pour la primaire socialiste de 2011, après l'affaire du Sofitel de New York et les démêlés judiciaires de son ancien champion. Il est récompensé en 2012 avec le ministère de l'Education nationale, mais enchaîne rapidement les gaffes, recensées par Le Point. Il se fait d'abord remarquer en annonçant un peu vite et sans concertation le retour de la semaine de cinq jours dès la rentrée 2013. Il crée aussi la polémique cet automne-là en défendant, sur France Inter, l'ouverture d'un débat sur la dépénalisation du cannabis.

Il est remercié lors du remaniement d'avril 2014 et se consacre alors à son seul mandat de député européen. Il se met progressivement en retrait de la vie politique française et devient professeur de philosophie à Neuchâtel, en Suisse. Loin des essais philosophies ou politiques qui étaient jusque-là sa tasse de thé, il se lance dans le polar et publie en 2016 Aurora (Stock), un roman policier dans lequel un néonazi se lance dans une guerre énergétique, comme le détaille Le Figaro.

En décembre de la même année, il est tiré de sa retraite politique et pressé par certains socialistes de se présenter à la primaire. Une candidature hypothétique qui étonne même parmi ses proches. "Je ne comprends pas le sens de cette candidature, si ce n'est pour faire plaisir à Aubry, Royal, Taubira ou Hidalgo, qui ne veulent ni de Valls, ni de Montebourg", s'interroge son ami Pascal Terrasse, avant d'ajouter : "Pour l'instant, je trouve ça surréaliste car il a quand même disparu du paysage politique, mais on ne sait jamais, il peut nous faire 'une Fillon'."

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