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Au PS, sans Hollande, la fête est moins folle

Le grand meeting de la Belle Alliance populaire à Paris, qui devait lancer la candidature de François Hollande, n'avait plus vraiment de raison d'être.

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, lors de la convention de la Belle Alliance populaire, le 3 décembre 2016 à Paris. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Peu de têtes d'affiche, quelques chaises vides et un renoncement qui trotte dans toutes les têtes. La grand-messe organisée par le Parti socialiste et ses alliés, samedi 3 décembre à Paris, avait été pensée pour être une formidable rampe de lancement pour le candidat François Hollande. Revu à la baisse à cause du renoncement du chef de l'Etat, l'événement s'est transformé en une sorte de veillée de deuil à la gloire de son bilan.

Prévu initialement pour accueillir 5 000 voire 10 000 personnes selon certaines sources, le meeting a dû se contenter de moins de 3 000 spectateurs venus applaudir timidement la ribambelle de discours retransmis et sous-titrés sur trois écrans géants. Il faut dire que l'affiche n'avait plus rien de très alléchant : aucun des candidats socialistes à la primaire de la gauche n'était là. Quant à Manuel Valls, qui devait clôturer les débats, il a finalement annulé sa venue, sa position de quasi-candidat étant jugée peu compatible avec l'événement.

Une salle encore sonnée par le renoncement de Hollande

"Ce truc n'a servi à rien", peste-t-on dans l'entourage d'un des candidats à la primaire. "Ca aurait pu être un moyen de promouvoir la primaire, avec des prises de parole de tous les candidats ou de leurs porte-parole, mais ils n'ont pas été invités." De fait, au lieu d'une confrontation d'idées entre les tendances, le meeting (qui a coûté plusieurs centaines de milliers d'euros, selon nos informations) a surtout été l'occasion de vanter l'action menée depuis cinq ans et de taper fort sur la droite et le programme de François Fillon.

Au micro, se succèdent le secrétaire d'Etat Jean-Vincent Placé, défenseur invétéré du "quinquennat de l'éthique, de la transparence et de la moralité", et les ministres Marisol Touraine et Najat Vallaud-Belkacem, flingueuses en chef contre les propositions "ultra-libérales" de la droite.

Pour le reste, rien de très nouveau dans ce paysage très défavorable à la gauche de gouvernement. "Levez-vous pour clarifier la situation politique", a exhorté le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, devant une salle endormie, avant de lancer une nouvelle bouteille à la mer en appelant "Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron à rejoindre la primaire", une perpective maintes fois écartée par les deux intéressés.

Dans la salle, remplie de militants pro-Hollande meurtris, on regarde tout cela avec beaucoup de circonspection. Anne, adhérente socialiste à Paris, qui se dit "soufflée par la décision du président", regrette qu'il n'ait "pas du tout été aidé par son camp durant son mandat". L'hypothèse Manuel Valls pour reprendre le flambeau ? "Surtout pas !", réagit-elle : "Hollande était dans la négociation, lui est dans la violence."

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