"Gagner la bataille" : le Parti socialiste ouvre son université d'été à Blois, entre combativité et divisions internes

Fort d'un bon score aux Européennes et aux législatives, le PS se montre confiant pour cette rentrée politique. Mais il reste traversé par de profondes dissensions sur la stratégie à adopter face à Emmanuel Macron.
Article rédigé par Sonia Ghobri
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, et François Hollande ancien président de la République et nouveau député PS de Corrèze. (BERTRAND GUAY / AFP)

Les socialistes se retrouvent à Blois à partir du jeudi 29 août pour leur université d'été. Une rentrée politique dans un contexte particulier puisque la France n'a toujours pas de nouveau Premier ministre. Emmanuel Macron poursuit ses consultations, avec jeudi matin les représentants des régions de France, après avoir écarté l'option Lucie Castets à Matignon, la candidate du Nouveau Front populaire, en début de semaine. Le PS qui, malgré les montagnes russes de ces dernières années, tient à montrer qu'il remonte la pente, et pèse à gauche. 

Cela fait des années que les socialistes n'avaient pas vu cela. Ils attendent du monde, à Blois, dont des jeunes qui viennent d'adhérer au PS depuis les dernières élections, assurent les organisateurs, mais sans donner de chiffre. Mais le parti reste également traversé par de profondes dissensions sur la stratégie à adopter au sein du Nouveau Front populaire. 

Le PS veut "gagner la bataille"

Après une présidentielle catastrophique (Anne Hidalgo avait récolté 1,7% des suffrages), l'explosion de la première union de la gauche, la Nupes, le PS se sent maintenant revigoré. Avec deux fois plus de députés depuis les dernières législatives, ils sont désormais 66. D'où le thème de ces universités d'été : "gagner la bataille", une façon de rappeler son score aux européennes, avec 13,7% pour Raphaël Glucksmann. 

L'eurodéputé, invité à Blois, était arrivé au coude à coude avec la liste macroniste, et surtout premier à gauche aux européennes. "Même si Emmanuel Macron nous a volé cette séquence de réjouissement" avec la dissolution, confie Emma Rafowicz, fraîchement élue députée européenne. Son score "confirme que nous avons un socle solide" ajoute la sénatrice Corinne Narassiguin.

Des divisions sur la stratégie à adopter

Mais derrière ces succès aux dernières élections, il y a les divisions profondes au PS. Le parti est de nouveau sur le point d'exploser. Avec toujours d'un côté les pro Olivier Faure, le numéro 1 du parti, qui plaident pour l'union de la gauche. Ses partisans veulent poursuivre le bras de fer avec Emmanuel Macron pour imposer un gouvernement du Nouveau Front populaire.

Mais de l'autre côté, il y a ceux qui veulent que le Parti socialiste soit indépendant, surtout de La France insoumise, comme Nicolas Mayer Rossignol et Hélène Geoffroy, à la tête de deux courants certes minoritaires, mais qui représentent, selon eux, 51% des militants. Cela a donné des échanges "tendus et difficiles" lors du bureau national, mardi, racontent plusieurs participants à franceinfo.

"Nous ne nous donnons pas les moyens de gouverner", a fustigé sur franceinfo Hélène Geoffroy qui demande à Olivier Faure de "clarifier la stratégie" du parti."Rien de nouveau sous le soleil, toujours les mêmes postures", balaie un proche du Premier secrétaire du PS. Pour lui, ils préparent le prochain Congrès début 2025 avec un objectif : dégager Olivier Faure.

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