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PS, Mélenchon, Notre-Dame-des-Landes... Ce qu'il faut retenir de l'interview de François Hollande

François Hollande a accordé un entretien à RTL jeudi 14 décembre. Franceinfo revient sur les principales déclarations de l'ancien président de la République.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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François Hollande lors d'une intervention aux Prix de l'humour politique, le 28 novembre 2017 à Paris. (ERIC FEFERBERG / AFP)

François Hollande a estimé, jeudi 14 décembre, sur RTL, que le Parti socialiste et la social-démocratie europénne avaient "un avenir", à l'occasion de sa première grande interview depuis son départ de l'Elysée. Franceinfo revient sur les principales déclarations de l'ancien président de la République.

Sur le Parti socialiste

Interrogé sur les prétendants au poste de premier secrétaire du PS, François Hollande n'a pas souhaité "faire un palmarès", mais il a souhaité leur délivrer un conseil : "Ils doivent être sur une ligne qui doit être crédible sur le plan économique. Qui doit mettre la justice et la lutte contre les inégalité au premier rang. Et qui doit être ouverte à la construction européenne, parce que la France a un rôle majeur à jouer dans cette période. Et enfin ils doivent avoir vis-à-vis du monde une volonté de régulation, l'écologie étant une de ses dimensions."

Sur Jean-Luc Mélenchon

La gauche est-elle incarnée aujourd'hui par le leader de La France insoumise ? "Vous vous trompez", a répondu François Hollande. Pour l'ancien président, Jean-Luc Mélenchon a "entraîné, mobilisé, notamment la jeunesse" pendant la campagne et "pouvait jouer un rôle de rassemblement". Mais il "s'est installé dans le rôle de convocation de manifestations qui ont été autant d'échecs que d'objectifs qui avaient été de manière présomptueuse annoncés", a encore commenté l'ex-chef de l'Etat. "Cette stratégie qui a consisté à vouloir s'opposer par la rue a été finalement une bénédiction pour le gouvernement et le président. Je pense qu'avec un opposant comme celui-là les pouvoirs ont de beaux jours devant eux", a raillé François Hollande. Selon lui, "le rôle d'une opposition crédible, d'une opposition de gauche, c'est de formuler des propositions (...), d'avoir une capacité à former une alternative".

Sur ses regrets 

François Hollande en a admis deux. Le premier, c'est d'avoir proposé la constitutionalisation de la déchéance de nationalité. Une proposition qui ne  concernait dans un premier temps que les binationaux, puis qui a été étendue à tous les Français. "J'avais dit qu'il fallait trouver des mesures qui soient fortes face au terrorisme, et notamment face à ces enrollés, ces embrigadés qui avaient déchiré leur identité française", a rappelé François Hollande. "Ce que je pensais être un facteur d'unité a été un facteur de division", a-t-il concédé.

Son deuxième regret, c'est la loi El-Khomri "dans sa première présentation". "Alors même que je souhaitais que l'on puisse avancer dans la réforme du marché du travail, cette loi, dans sa première présentation, n'a pas donné lieu à suffisamment de concertation, d'où un certain nombre de manifestations", a analysé l'ancien président. Cependant, François Hollande assume le contenu de la loi Travail : "Je pense que cette loi a été très utile à notre pays et je la revendique." 

Sur les frondeurs 

François Hollande a sèchement qualifié l'action des frondeurs comme Benoît Hamon et Arnaud Montebourg de "coup d'épée dans le dos", dont "on peut être blessé sérieusement". "La confiance est indispensable, il ne pouvait pas y avoir de doutes", a répété François Hollande. L'ancien président a aussi défendu sa manière de gérer cette rebellion au sein de son camp : "Si il avait fallu les exclure, je pense que je n'aurais même plus eu de majorité durant le quinquennat. (...) Ma responsabilité, c'était d'assurer que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics pouvait se faire."

Sur Notre-Dame-des-Landes

François Hollande a estimé que le projet de construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes ne posait pas de "problème de légalité" ni de "problème de légitimité", puisque les 179 recours ont été rejetés et qu'une consultation auprès de la population du département a validé le projet. En revanche, il a parlé d'un problème de "faisabilité" : "Quand s'incruste dans le paysage une ZAD avec des personnes qui veulent empêcher des travaux et qui sont même prêtes à faire des actions violentes, ça pose un problème de responsabilité au président de la République", a-t-il dit. François Hollande a expliqué ne pas avoir voulu consacrer des moyens policiers pour évacuer la zone à l'été 2016, alors que "le terrorisme mobilisait énormément". Il a estimé que "de toute façon, il faudra évacuer la ZAD".

Sur l'affaire Urvoas

"Si les faits sont avérés, ils sont graves", a réagi François Hollande, alors que l'ancien ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas est soupçonné d'avoir transmis au député Thierry Solère des informations sur une enquête pour fraude fiscale le concernant. "Ça m'étonne, je vous le dis franchement, parce que le rôle d'un garde des Sceaux, ce n'est pas de transmettre des informations, y compris à un député de la République", a-t-il expliqué. "Cette affaire, une nouvelle fois, confirme qu'il faut – je l'avais proposé et à la majorité du Sénat et à la majorité de l'Assemblée nationale – renforcer l'indépendance du parquet, a poursuivi François Hollande. Je regrette qu'à ce moment-là, la majorité de droite du Sénat ne l'ait pas voulu et je souhaite qu'Emmanuel Macron réussisse une réforme qui me paraît aller dans le bon sens."

Sur son avenir 

Le retrouvera-t-on en 2022 ? "On me retrouvera avant 2022 pour déterminer les choix qui me paraîtront les meilleurs et avec le grand respect que j'accorde au président de la République et à sa politique, parce que je considère que la France doit réussir", a-t-il répondu, avant de conclure : "Il y a aujourd'hui une crise des forces de progrès dans le monde et en Europe, il faut que je puisse aussi là-dessus dire mon mot."

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