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Manifestations : "J'appelle le gouvernement à aller dans la désescalade" en retirant la proposition de loi "sécurité globale", exhorte Éric Coquerel

Le député LFI a réagi sur franceinfo après la journée de manifestations qui a réuni plus de 50 000 personnes dans toute la France. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Eric Coquerel, en octobre 2020 à l'Assemblée nationale.  (BERTRAND GUAY / AFP)

"J'appelle le gouvernement à aller dans la désescalade. Et ça commence par retirer cette proposition de loi 'sécurité globale'", exhorte samedi 5 décembre sur franceinfo, Éric Coquerel député LFI de Seine-Saint-Denis, après les manifestations à travers le pays qui ont réuni plus de 50 000 personnes. Des violences ont émaillé les rassemblements en France où 64 interpellations ont eu lieu, dont 42 à Paris. "Nous pensons que la stratégie de violence n'est pas une bonne stratégie parce que ce soir au lieu de parler du fond des mobilisations, on parle surtout des violences", regrette Éric Coquerel.

franceinfo : Quelle est votre réaction après ces manifestations qui se sont tenues en France et qui parfois ont donné lieu à des débordements ?

Eric Coquerel : J'appelle le gouvernement à aller dans la désescalade. Et ça commence par retirer cette proposition de loi "sécurité globale" de façon à ce qu'on discute plus calmement, plus tranquillement de ce qu'il conviendrait de faire pour changer les doctrines en termes de maintien de l'ordre. 

Des experts des Nations unies sur les droits de l'Homme ont dit cette semaine qu'il y a des risques pour les libertés individuelles. Qu'en pensez-vous ?

Bien sûr, ce n'est pas la première fois que l'ONU s'exprime. Toutes les associations de droits de l'Homme en France et à l'étranger disent la même chose. Donc, il serait peut être nécessaire d'entendre quand même qu'une démocratie ne peut s'appuyer sur toujours plus de répression, toujours plus d'injustice sociale face à ceux qui se mobilisent contre cette injustice. C'est en réalité l'histoire de ces trois dernières années, depuis la loi Travail ou déjà des techniques de répression très importantes avaient été mises en place. Et on l'a vu contre les "gilets jaunes", on l'a vu contre les mouvements contre la réforme des retraites. On le voit maintenant sur la proposition de loi "sécurité globale". On a des gouvernements qui se servent de la police et du maintien de l'ordre pour maintenir un ordre injuste, et l'escalade s'explique largement par ça.

Il y a eu des violences à Paris, vous en pensez quoi ?

Nous pensons que la stratégie de violence n'est pas une bonne stratégie parce que ce soir au lieu de parler du fond des mobilisations, on parle surtout des violences. Deuxièmement, c'est que ça dissuade beaucoup de gens de venir. Je pense qu'il y avait moins de gens aujourd'hui, à Paris, du fait déjà des images de la semaine dernière, ce n'est pas la bonne stratégie. Mais moi, je m'interroge aussi sur la stratégie du préfet de Paris Didier Lallement. A mon avis, il n'était pas très triste de voir que la manifestation ne pouvait pas aller jusqu'au bout à République. Je pense que c'est aujourd'hui que c'est un grand spécialiste dans le fait de parasiter les manifestations ou d'apporter sa contribution au fait qu'elles dégénèrent et qu'elle se passe comme ça.

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