Loi de "sécurité globale" : vers une dérive de l'État de droit ?
Les détracteurs du projet de loi sur la "sécurité globale" redoutent des dérives de l'État de droit. Une situation inédite traversée en plein état d'urgence en même temps que l'épidémie.
L'État d'urgence sanitaire, qu'est-ce que c'est ? C'est une mesure exceptionnelle pouvant être décidée en conseil des ministres en cas de catastrophe sanitaire, d'épidémie, mettant en péril la santé de la population, permettant aussi de limiter d'aller et venir, la liberté de réunion ou d'entreprendre. La France en a déjà connu un en 2015, c'était après les attentats contre le Bataclan. Certains libertés publiques et individuelles pouvaient être restreintes, explique Jean Chamoulaud en plateau. Mais il y avait eu des ratés à cette époque, puisque la loi du 20 novembre 2015 avait supprimé le contrôle de la presse par le gouvernement. Lors de l'attaque des frères Kouachi, puis à l'Hyper Casher, une rédaction avait donné des informations mettant en danger la vie des otages. Le patron du RAID s'en était publiquement ému.
Liberté d'informer
Mais le contexte est différent aujourd'hui. Il y a un bras de fer entre le ministre de l'Intérieur et les journalistes. Cette loi de "sécurité globale" doit englober la crise sanitaire mais également la crise sécuritaire. L'article 24 propose d'interdire de filmer le visage d'un policier sans l'avoir flouté. Pour le ministre de l'Intérieur, cela se justifie "pour éviter une confusion au moment de l'interpellation". La liberté d'informer est inscrite dans la Constitution française.
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