Primaire UMP à Paris : un vote sous haute tension
Lundi soir, dans un monde idéal, l'UMP aurait officiellement son candidat à la
mairie de Paris. Que ce soit, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François
Legaret, Pierre-Yves Bournazel ou Franck Margain, il ou elle aurait la légitimité
d'avoir été désigné(e) par plusieurs dizaines de milliers d'électeurs parisiens.
Une élection incontestable qui serait synonyme de rassemblement derrière un
candidat. Mais au vu des échanges de ces derniers jours et du début du scrutin, le scénario idéal de l'UMP semble virer au cauchemar.
Les attaques continuent
Dernier épisode : Pierre-Yves Bournazel conseiller du XVIIIe arrondissement, a demandé vendredi après-midi l'arrêt pur et simple
du vote. Dans une conférence de presse improvisée, le candidat soutenu par une
partie de La Droite forte affirme que cette élection est "publiquement
ridiculisée " en raison de "risques de fraudes manifestes " et de soucis informatiques. De son côté, Pierre-Yves Bournazel estime que Nathalie Kosciusko-Morizet "continue de faire campagne alors que le scrutin est ouvert ".
"Il est hors de question de suspendre le scrutin, ni pour l'instant, ni plus tard. Le vote (par internet) se terminera lundi 3 juin à 19h " comme prévu, lui a rétorqué Antoine Rufenacht, le superviseur du srcutin. Le président de l'UMP est lui aussi monté au créneau. Pour Jean-François Copé, "la compétition est légitime, mais elle doit avoir lieu dans le respect des uns et des autres. Cette primaire doit permettre d'enclencher une dynamique positive afin que l'UMP puisse l'emporter à Paris ".
La fraude facile
Plusieurs médias ont pointé les limites du système de vote. Dès
l'ouverture du scrutin vendredi matin, le Nouvel Obs et Métronews ont expliqué comment une personne peut voter plusieurs fois sur la plate-forme www.pirmaireparis.fr. Pour y arriver,
il suffit de connaître le nom; l'adresse et la date de naissance de plusieurs
électeurs inscrits sur les listes parisiennes. Il suffit ensuite d'avoir une seule
carte de crédit, un numéro de téléphone portable et trois euros par vote.
"Je préviens que cette fraude est passible de 15.000
euros d'amende et un an de prison ", prévient Philippe Goujon, le président
de la fédération UMP de Paris sur France Bleu 107.1. Mais comment repérer les
éventuels fraudeurs ? D'après Le Nouvel Obs, l'équipe de Docapost, la filiale
de La Poste qui a mis en place le système, il faut "48 heures " pour
"vérifier l'identité d'un inscrit ".
Or tout électeur peut s'inscrire sur le site jusqu'à 18 heures lundi, une heure
avant la fin scrutin. On devrait donc connaître les résultats avant qu'ils
soient vérifiés. De son côté Thierry Mariani, vice-président de l'UMP, veut avant tout éviter que le parti donne une image catastrophique de lui-même.
Dispositif
"ulta-sécurisé"
Mais Philippe Goujon n'en démord pas : "Jamais une
élection n'aura été autant sécurisée ". D'après le président de la
fédération UMP de Paris sur France Bleu 107.1. Pour preuve : "l'organisation
du scrutin répond aux exigences de la Cnil ", des représentants de la
Commission Informatique et Liberté "observent le déroulement du vote
électronique ", "un huissier de justice est également mobilisé "
ainsi que "deux experts agréés par la Cnil ".
Une organisation tellement sécurisée que les électeurs
"pourraient trouver le système trop complexe et se démobiliser ", regrette
même Philippe Goujon.
A l'ouverture du scrutin vendredi matin, 18.500 personnes
s'étaient inscrites sur le site de la primaire. La fédération UMP en espère 58.000
pour rentrer dans ses frais (150.000 euros).
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