Première étape franchie vers l'interdiction du niqab en France
A l'unanimité. Si les groupes UMP, Nouveau Centre et PS ont voté pour, les députés communistes, du Parti de gauche et les Verts n'ont pas pris part au vote.
_ Un vote qui s'est tenu dans un hémicycle sous très haute surveillance. Des policiers-démineurs accompagnés de chiens ont ratissé les travées et les tribunes du public. Et les contrôles aux entrées ont été particulièrement renforcés. Des mesures pour un sujet politiquement et socialement très sensible.
Pourtant, la proposition de résolution votée ce soir n'a aucune valeur contraignante. Ce genre de résolution est permise depuis la révision constitutionnelle de juillet 2008. Il s'agit uniquement d'un texte de principe, stipulant que "les pratiques radicales attentatoires à la dignité et à l'égalité entre les hommes et les femmes, parmi lesquelles le port d'un voile intégral, sont contraires aux valeurs de la République".
Le futur projet de loi gouvernemental d'interdiction du niqab dans tout l'espace public s'appuiera alors sur ce texte. Il sera présenté le 19 mai en
conseil des ministres et devrait être examiné début juillet par
les députés, début septembre par les sénateurs. Objectif de Matignon : le voir adopté définitivement à l'automne.
Le PS, pour le principe, mais contre la loi d'interdiction générale
Comme prévu, le PS a voté pour ce texte symbolique. Mais Martine Aubry, reçue ce matin par François Fillon, a prévenu que son parti était toujours opposé au futur projet de loi : "Nous pensons que l'interdire sur l'ensemble de l'espace public ne sera pas opérant, risque d'être stigmatisant et surtout d'être totalement inefficace car inappliqué et une loi
inappliquée, c'est la République qui recule."
Le groupe socialiste à l'Assemblée a d'ailleurs déposé dans la journée sa propre proposition de loi, qui elle prévoit aussi une interdiction du port du voile intégral, mais limitée à certains lieux publics : "Ce que nous voulons c'est l'efficacité plutôt que l'affichage", a déclaré Jean-Marc Ayrault, président du groupe.
En revanche, les Verts, les communistes -à l'exception d'André Gérin, président de la mission d'information de l'Assemblée sur le voile intégral- ont refusé de se prononcer sur cette résolution, dénonçant une opération de "politique politicienne".
Cécile Quéguiner avec agences
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