Premier tour des législatives dimanche
La gauche part favorite pour les élections législatives dont le premier tour se déroule dimanche 10 juin. Les Français ont toujours donné une majorité au président nouvellement élu lors de législatives dans la foulée d'une présidentielle.
Quarante-six millions d'électeurs de métropole sont appelés aux urnes dimanche pour le premier tour des élections législatives où la gauche part favorite moins d'un mois après la prise de fonction de François Hollande à l'Elysée.
6 603 candidats, dont 40% de femmes
6 603 candidats se disputent les 577 sièges de députés avant le deuxième tour qui aura lieu le 17 juin. Ils sont moins qu'en 2007 (7 640) et qu'en 2002 (8 444). Les femmes sont également moins nombreuses: elles sont 40%, alors qu'elles étaient 41,6% en 2007. 472 des députés sortants se représentent.
Le PS et ses alliés paraissent en mesure de réunir, mais de justesse, une majorité absolue des sièges qui est de 289 sur 577.
Mais rien n'est acquis et François Hollande a encore appelé jeudi les électeurs à se mobiliser, leur demandant "une majorité large, solide et cohérente". "Je ne parviendrai à conduire le changement, celui que les Français m'ont demandé de mettre en oeuvre, que si je dispose d'une majorité à l'Assemblée nationale", a-t-il souligné.
Copé : "empêcher l'irréparable"
"Si la gauche gagne, pendant cinq ans, nous ne pourrons rien faire pour empêcher leur folie", a lancé pour sa part le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé de son fief de Meaux (Seine-et-Marne) où sa réélection n'est pas assurée.
Il faut "élire dès maintenant une majorité de députés de droite à l'Assemblée nationale pour empêcher l'irréparable, pour ne pas anéantir ce qui a été fait", a-t-il poursuivi.
L'inconnue Front national
Quant à la présidente du Front national Marine Le Pen, elle a appelé ses électeurs de la présidentielle où elle était arrivée troisième à voter au premier tour des législatives, rappelant que le maintien des candidats de son parti au second tour "dépend(ait) de la participation".
Celle-ci constitue en effet une des clés du scrutin. Pour être présent au second tour, un candidat doit soit être dans les deux premiers au premier tour, soit avoir obtenu un nombre de voix égal au moins à 12,5% du nombre des inscrits. Ainsi, si la participation est de 60%, taux attendu par les instituts de sondage, il devra recueillir près de 21% des voix pour particier au second tour.
La participation déterminera ainsi directement le nombre de triangulaires ou de quadrangulaires qui pourraient être ravageuses au second tour pour la droite.
336 circonscriptions redécoupées
Particularité du scrutin cette année, 336 circonscriptions sur 577 ont été redécoupées. Il s'agissait de tenir compte des évolutions démographiques tout en créant onze circonscriptions pour représenter les Français de l'étranger.
Conséquences, de nouvelles circonscriptions sont apparues comme en Haute-Garonne, en Seine-et-Marne, dans l'Hérault, à la Réunion (+ 2). En revanche, Paris en a perdu trois sur 21, le département du Nord trois également, sur 24.
Le vote des Français de l'étranger
Les Français de l'étranger ont pour la première fois participé à un scrutin national par internet, à côté du vote à l'urne et du vote par correspondance.
126 947 ont usé de cette possibilité pour le premier tour qui était organisé pour eux une semaine à l'avance pour des raisons pratiques. Ils ont d'ailleurs commencé jeudi à voter par internet pour le second tour.
Les électeurs de Polynésie ont également pu voter une semaine plus tôt au premier tour. Pour le reste de l'outremer, le scrutin est organisé à partir de samedi, en fonction du décalage horaire.
Les circonscriptions test
Plusieurs circonscriptions vont focaliser l'attention, en particulier la 11e du Pas-de-Calais où le porte-parole du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon est venu défier Marine Le Pen sur ses terres. Le PS y présente aussi un candidat, Philippe Kemel. Dans la 2e du Gard, l'avocat marseillais Gilbert Collard, soutien de Mme Le Pen, pourrait être élu face au député sortant UMP Etienne Mourrut.
Côté gouvernement, Jean-Marc Ayrault et 24 de ses ministres sont candidats. La plupart d'entre eux devraient être élus sans problèmes, mais la tâche pourrait être délicate pour Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, dans l'ex-circonscription de François Fillon, la 4e de la Sarthe. Les membres du gouvernement qui auront échoué devront quitter l'équipe Ayrault.
Le président du MoDem François Bayrou est en mauvaise posture dans son fief de la 2e des Pyrénées-Atlantiques.
A l'UMP, la situation est délicate dans la 4e de l'Essonne pour Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne ministre et porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, et pour Xavier Bertrand, fragilisé dans la 2e de l'Aisne.
Pour retrouver l'Assemblée nationale dont elle vise le perchoir, Ségolène Royal, donnée favorite, devra battre dans la 1ère de Charente-Maritime un ex-socialiste du cru, Olivier Falorni, qui lui mène une guerre féroce.
L'ex-Premier ministre François Fillon, qui a quitté la Sarthe pour Paris, sera élu sans problème dans la 2e.
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