Police et gendarmerie : Sarkozy joue l'apaisement
Dans un climat de violences urbaines et sur fond de blues des gendarmes (LIRE NOS ARTICLES), Nicolas Sarkozy s’est exprimé ce matin devant près de 2.000 policiers et gendarmes réunis à La Grande Arche de La Défense (Hauts-de-Seine). Une grand-messe, telle qu’il les affectionnait lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, au cours de laquelle le chef de l’Etat s’est voulu rassurant sur les principaux points d’inquiétude des forces de l’ordre.
-
Pas de fusion police-gendarmerie
Le gouvernement va plancher sur une loi sur la gendarmerie "redéfinissant son fonctionnement". Le texte sera présenté au Parlement avant l’été prochain pour s’appliquer en 2009. Police et gendarmerie seront placées sous la tutelle commune d’un ministère de la "Sécurité intérieure" mais chaque corps conservera son statut ; les gendarmes resteront des militaires. "Il n’y aura pas de fusion tant que je serai président de la République", a promis Nicolas Sarkozy. -
Réduction des écarts de traitement
Concernant la rémunération, la condition militaire a "clairement décroché ces dernières années par rapport à la fonction publique", a concédé le chef de l’Etat. Un groupe de travail conjoint devra faire des propositions pour "gommer" les écarts de traitement entre policiers et gendarmes. Nicolas Sarkozy a notamment relancé la piste des primes au mérite. Les arbitrages seront intégrés dans le projet de loi de finances 2009.Enfin, le chef de l’Etat a promis que cette seconde loi "d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure" (LOPPSI) serait l’occasion de poursuivre la modernisation en "développant intensivement les équipements technologiques", notamment la biométrie, les caméras de surveillance et les flashballs. Il a aussi souhaité que la police dispose de ses propres hélicoptères.
Si les gendarmes, soumis au devoir de réserve, n’ont pas le droit de se syndiquer, ils élisent néanmoins des "présidents de catégorie" chargés de les représenter. L’un d’eux, Alain Rançon, en poste dans le Nord, a estimé à l’issue de la conférence que Nicolas Sarkozy avait "globalement répondu à la grogne".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.