Cet article date de plus de dix ans.

Des Roms empêchés de monter dans des bus ? La RATP fait un rappel au règlement

Le Défenseur des droits a ouvert une enquête après la plainte d'un jeune Rom roumain. La RATP a rappelé à ses chauffeurs qu'ils devaient accepter à bord tous les voyageurs, sans discrimination.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Selon le jeune homme qui a porté plainte, plusieurs chauffeurs de la RATP refusent de laisser monter les Roms. (MILENAP / AFP)

Une nouvelle polémique liée aux Roms. La RATP a rappelé aux chauffeurs d'un centre de bus de banlieue parisienne qu'ils devaient accepter à bord tous les voyageurs sans discrimination, après la plainte d'un jeune Rom roumain, qui a donné lieu à une enquête du Défenseur des droits.

Cosmin, 23 ans, travaille pour l'association Les Enfants du canal, à Paris, et habitait jusqu'à ces derniers jours dans un bidonville de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Il affirme ne pas avoir été autorisé, fin janvier, à monter dans le bus 213 à cause de son origine, confirmant une information de Mediapart (article payant), publiée jeudi 20 mars. "Les Roumains, ils vont à pied, pas dans le bus", lui aurait déclaré le chauffeur, selon la plainte contre X que Cosmin a déposée dans un commissariat parisien pour "provocation à la discrimination raciale", et consultée par l'AFP.

Lorsque Cosmin, accompagné de deux autres Roumains, a expliqué avoir une carte de transports, le chauffeur lui aurait répliqué : "Je m'en fous, tu peux avoir deux pass Navigo, tu monteras pas dans mon bus", avant de traiter les Roumains de "chiens", selon cette plainte. Selon le jeune homme, qui explique vivre depuis une dizaine d'années en France et avoir porté plainte car il a "confiance dans la justice", plusieurs chauffeurs refusent de laisser monter les Roms, et certains "ne s'arrêtaient pas" à l'arrêt de bus le plus proche du bidonville, évacué depuis.

"Des actes contraires aux valeurs et au code éthique"

Un membre du collectif Romeurope du Val Maubuée qui l'épaule, François Loret, a affirmé à l'AFP avoir été témoin d'une scène similaire une semaine plus tard. Interrogée, la RATP a indiqué qu'il était "très difficile de savoir si des événements de cette nature se sont produits sur cette ligne" mais qu'une enquête était "actuellement en cours" et qu'elle y répondrait "en toute transparence".

Par ailleurs, "un rappel relatif à l'application du règlement, à savoir le fait d'accepter à bord des bus tout voyageur muni d'un titre de transport valide, a d'ores et déjà été réalisé par l'encadrement du centre bus concerné", a poursuivi la régie. "Les agissements évoqués, s'ils étaient avérés, seraient contraires aux valeurs et au code éthique de l'entreprise, ainsi qu'au règlement."

Une "instruction est en cours" chez le Défenseur des droits, pour entendre "l'ensemble des parties : victimes, associations de soutien, représentants de la RATP et le chauffeur", selon une porte-parole. Cette institution reçoit des milliers de signalements par an, pour tous types de discriminations, et enquête sur tous ceux qui ne sont pas manifestement fantaisistes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.