"Plan banlieues" : Christine Boutin présente ses propres mesures
Ce devait être une belle démonstration d'unité gouvernementale face à une question qui mine la société française depuis plusieurs décénies. Mais ce matin à Vaux-en-Velin, près de Lyon, la “journée espoir banlieues” a commencé par un nouveau couac entre la ministre Christine Boutin et sa secrétaire d'Etat à la ville, Fadela Amara.
Prenant, semble-t-il, ses collaborateurs à contre-pied, Christine Boutin a déroulé en ouverture de la journée son propre catalogue de mesures pour les banlieues. Ce faisant, elle a court-circuité Fadela Amara, qui doit présenter une partie du “plan banlieue” qu'elle prépare depuis des mois et qui a déjà été occasion de passes d'armes entre les deux femmes.
Ainsi, Chritine Boutin a plaidé en faveur de la décentralisation en proposant que les fonds d'Etat soient désormais gérés localement, au plus prêt du terrain : “Pourquoi ne pas envisager sur la base d'uncontrat d'objectifs avec l'Etat sur trois ans, de verser
globalement les subventions de l'Etat aux communes, laissant aux
maires le soin de décider de leur affectation”, a-t-elle lancé
du haut de la tribune devant un millier de participants. L'idée fait partie des propositions du maire (apparenté PC) de Vaulx-en-Velin, Maurice Charrier, qui a remis aux ministres un document présentant son propre plan banlieues.
Christine Boutin a aussi regretté la “défiance” de l'Etat
vis-à-vis des élus. “Nous devons rétablir l'égalité territoriale et pour ce
faire, je pense qu'il est indispensable que toutes les villes
bénéficient du doit commun et que ce dernier s'applique partout,
dans toutes les communes” a-t-elle estimé.... Et pour ce faire, elle réclame des moyens supplémentaires.
La ministre enchaîne en appelant à plus aider les associations, en contractualisant les subventions d'Etat sur trois ans, mais conditionnées aux résultats obtenus.
Christine Boutin a demandé pour finir à la société française
“de croire en la jeunesse des quartiers”.
Christine Boutin et Fadela Amara, sont arrivées chacune par
une entrée différente au centre culturel de Vaulx-en-Velin et se
sont vues en tête-à-tête quelques minutes avant le début des
débats auxquels elles ont assisté côte-à-côte, assises au
premier rang.
Grégoire Lecalot, avec agences
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