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Perpignan : des bulletins sous le bras d'une colistière d'Alduy

Stupeur à Perpignan, où les élections municipales invalidées pour cause de "fraude à la chaussette" sont revotées. Dimanche dernier, lors du premier tour, une colistière du maire sortant, l'UMP Jean-Paul Alduy, dont la liste, justement, était la bénéficiaire de la tentative de fraude, s'est fait prendre avec des bulletins, cette fois sous les bras. C'était pour les collectionner, affirme-t-elle.
Article rédigé par franceinfo
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Décidément, il semble régner une certaine confusion dans l'entourage de Jean-Paul Alduy sur la façon dont on transporte des bulletins de vote lors d'une élection. Dimanche dernier, lors du premier tour des élections municipales, une colistière du maire sortant UMP de Perpignan est entrée dans un bureau de vote avec des bulletins de sa propre liste sous un bras. Bulletins qu'elle avait pris quelques minutes auparavant dans un autre bureau de vote. Une déléguée de la liste socialiste concurrente la voit et dénonce le fait.

Le “petit hic” dans cette histoire, c'est que si les élections municipales se tiennent en ce moment à Perpignan, c'est parce que celles de 2008 ont été invalidées par le justice, puis par le Conseil d'Etat à cause de la désormais fameuse “fraude à la chaussette”. Pour mémoire, un président de bureau de vote avait été surpris en train de bourrer une urne avec des bulletins qu'il avait précédemment cachés dans ses chaussettes... des bulletins Alduy.

L'intéressée, Marie-Claire Mas, une figure de la mairie, nie toute intention de fraude. Elle affirme que c'était pour sa collection personnelle de bulletins de vote et pour envoyer quelques exemplaires à ses enfants qui vivent à Lourdes et en Australie qu'elle s'est saisie de ces documents.

Pour prouver ses affirmations elle invite à venir visiter sa collection de bulletins de votes et de tracts, vieille de 20 à 30 ans.

Mais après la “fraude aux chaussettes”, dans un climat d'entre-deux-tours tendu, alors que le maire invalidé, Jean-Paul Alduy, est arrivé très largement en tête dimanche dernier, cette explication passe mal. Les concurrents de la liste Alduy doutent du caractère anodin de l'affaire.

La présidente du bureau de vote a noté l'incident sur le procès-verbal. Pour l'instant, même certains socialistes le rappellent, rien ne montre qu'il y a eu volonté de fraude. Plutôt une maladresse.

Grégoire Lecalot

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