Pas d'ingérence militaire française en Côte d'Ivoire, assure Sarkozy
Une nouvelle version du “ni-ni” mitterrandien, appliquée à la Côte d'Ivoire. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a une nouvelle fois expliqué quelle était la position de la France dans le dossier ivoirien, alors qu'il présentait ses vœux aux forces armées, sur la base aérienne de Saint-Dizier, en Haute-Marne. Ni ingérence, ni neutralité, tel est donc le mot d'ordre.
Devant les militaires, qui n'ont pas oublié la guerre civile ivoirienne de 2003-2004, où ils étaient en première ligne, il a assuré qu'il n'y avait “aucune ambiguïté. Nos soldats -les soldats de la France- n'ont pas vocation à s'ingérer dans les affaires intérieures de ce pays. Ils agissent en vertu d'un mandat des Nations unies”.
Précisant le rôle de la force Licorne, toujours stationnée dans le pays, le président le limite la “protection des ressortissants” français.
Mais la France ne se contente pas non plus d'être un témoin neutre. Nicolas Sarkozy l'a encore répété : “le président de la Côte d'Ivoire s'appelle Alassane Ouattara, et il a été choisi par les ivoiriens”. Une reconnaissance assortie d'un avertissement à qui de droit : “j'appelle à nouveau toutes les parties à respecter le choix du peuple ivoirien (...) Nul n'a le droit de bafouer la décision du peuple ivoirien”.
Ainsi énoncée la position de la France n'exclut rien quant au programme des militaires de Licorne dans les prochaines semaines. Sans mandat des Nations unies, la France ne fera rien, c'est entendu. Mais les Nations unies ont elles-mêmes appelé Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Et un recours à la force est de plus en plus évoqué. Dans ce cas, le théorème énoncé par Nicolas Sarkozy n'oblige pas la France à “rester sur le mont Pagnotte”.
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