Pour les communistes, une Fête de l'Huma pour "préparer la riposte" et se trouver une place au sein du NFP
Cette Fête de l'Humanité qui débute vendredi 13 septembre au Plessis-Pâté (Essonne) s'annonce plus politique que jamais, contexte oblige. La gauche, première force politique à l'Assemblée, mais un futur gouvernement de droite, avec le LR Michel Barnier en Premier ministre : "Pour le peuple de gauche, c'est vécu comme une énorme trahison", confie le sénateur communiste Ian Brossat. Pour lui, la Fête de l'Huma sera "un grand moment d'expression de cette colère et de cette envie de voir la gauche gouverner la prochaine fois". Et pour que la gauche gouverne, il ne faut pas "rester les bras croisés", assure Léon Deffontaines, le porte-parole du PCF. "Il faut préparer la riposte face à ce que nous prépare la droite alliée avec l'extrême droite en terme de cure d'austérité, de recul des services publics."
Il faut donc contre-attaquer, mais aussi s'afficher unis pendant ces trois jours de débats, de rencontres et de concerts, alors que des turbulences agitent régulièrement le Nouveau Front populaire, estime Cécile Cukierman, la patronne des sénateurs communistes. "Je crois que la Fête de l'Humanité est ce premier grand rendez-vous qui démontre effectivement une gauche qui reste rassemblée, qui reste diverse, mais qui reste rassemblée pour que le peuple de gauche se fasse entendre."
La plupart des têtes d'affiche du Nouveau Front populaire seront présentes à la Fête de l'Humanité, l'écologiste Marine Tondelier, le socialiste Olivier Faure, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon, entre autres. Une tentative de démonstration d'une unité toujours précaire à gauche, à quelques jours de la probable annonce du gouvernement de Michel Barnier.
"On sera un parti qui défend le monde du travail"
Et maintenant le PCF va devoir se trouver une place au sein du NFP. Comment exister entre le PS et La France insoumise ? Avec seulement 17 députés, les communistes sont la plus petite force du NFP derrière les Écologistes. Petit Poucet, mais grande singularité, veut croire le sénateur Ian Brossat. "Nous, notre spécificité, je pense, c'est de porter la question du travail, de sa rémunération, de son sens, des conditions de travail. On sera ce qu'on sait faire, c'est-à-dire un parti qui défend le monde du travail, au charbon, qui est en contact avec les organisations syndicales."
Le PCF essaie de se poser en parti du dialogue. Le seul du Nouveau Front populaire pour le moment, à accepter de rencontrer Michel Barnier à Matignon dans le cadre des consultations qu'il mène. Vendredi, la patronne des Verts Marine Tondelier a expliqué sur franceinfo avoir eu un échange téléphonique avec le Premier ministre, mais elle a renvoyé une rencontre à plus tard, "entre la formation de son gouvernement et son discours de politique générale". Les dirigeants communistes, eux, seront reçus le 17 septembre, a indiqué Fabien Roussel. Une stratégie assumée, dit Léon Deffontaines, le porte-parole. "On expliquera à M. Barnier ce que veulent les Français parce que visiblement, au vu des discours qu'il a pu tenir, il ne les a pas entendus lors des dernières élections législatives."
Les communistes se rêvent en opposition ferme, mais responsable pour se démarquer de La France insoumise, notamment. La radicalité des idées peut s'exprimer différemment que par le conflit verbal, assure une élue du parti.
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