Gouvernement NFP écarté : "Ce n'est pas au président de la République de censurer d'avance", soutient François Ruffin

L'ancien insoumis accuse Emmanuel Macron d'être à l'origine du "blocage" actuel, vendredi sur France Bleu Picardie.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Picardie
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François Ruffin, député sortant de la première circonscription de la Somme, mercredi 3 juillet 2024 sur France Bleu Picardie. (FRANCE BLEU / RADIO FRANCE)

"Ce n'est pas au président de la République de censurer d'avance", soutient vendredi 30 août sur France Bleu Picardie François Ruffin, député "Picardie Debout" de la Somme, alors qu'Emmanuel Macron a écarté la candidature de Lucie Castets à Matignon, invoquant un besoin de stabilité institutionnelle. François Ruffin critique d'ailleurs cet argument de la part de "l'homme qui jette une grenade dans les pattes des partis".

L'ancien insoumis, qui siège avec les Écologistes à l'Assemblée nationale, accuse Emmanuel Macron d'être à l'origine du "blocage" actuel. Il considère en effet que "la censure peut s'exercer à l'égard du gouvernement de Lucie Castets, mais que c'est à l'Assemblée de censurer".

Il refuse tout "gouvernement technique"

François Ruffin refuse la nomination d'un "gouvernement technique". Il estime que cela reviendrait à avoir "un gouvernement très politique qui propose de faire des coupes dans le budget des ministères de l'Éducation, du Travail et de l'Écologie". Selon ses termes, cela reviendrait à donner à ce gouvernement technique "une espèce de hachette pour faire des coupes partout". L'élu de gauche plaide plutôt pour un exécutif issu du Nouveau Front populaire, sorti "majoritaire" des élections législatives anticipées.

"Que l'on tende la main au groupe majoritaire à l'Assemblée, qu'on voit s'il est capable de présenter des mesures qui trouvent une majorité dans le pays et dans l'Assemblée", lance-t-il.

La gauche "largement battue dès qu'on s'éloigne des villes"

Le député "Picardie Debout" fait sa rentrée politique samedi à Flixecourt, un fief historiquement de gauche où désormais le Rassemblement national s'impose. Ce choix de lieu n'est pas anodin et participe d'une volonté de reconquête des territoires ruraux. En effet, François Ruffin constate que si "la gauche est forte dans les métropoles, les quartiers populaires et auprès de la jeunesse diplômée", elle est également "largement battue dès qu'on s'éloigne des villes".

Or, pour l'élu picard, "le travail de terrain ne suffit pas" pour convaincre les électeurs. Il assure qu'il faut aussi à côté "un discours national qui cherche à parler au pays tout entier". "Depuis deux ans, on a eu une gauche qui a tenu un discours qui parlait à un bout du pays et pas au pays tout entier", regrette-t-il.

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