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"Donner d'elle-même" et "bâtir ensemble" : que va dire Elisabeth Borne dans sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale ?

La Première ministre va présenter le programme d'Emmanuel Macron et sa méthode, mercredi 5 juillet, à l'Assemblée nationale, puis au Sénat

Article rédigé par franceinfo - Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Elisabeth Borne prononce un discours à l'Assemblée nationale, le 22 février 2022. Photo d'illustration. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS)

Un baptême du feu en deux temps pour Elisabeth Borne : la Première ministre va prononcer sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale à 15h, puis devant le Sénat à 21h, mercredi 5 juillet. Un discours très attendu, même s'il n'y aura pas de vote de confiance. La Première ministre a choisi de ne pas engager la responsabilité de son gouvernement. En revanche, elle devra composer avec une motion de censure déposée par les députés de la Nupes, La France insoumise en tête.

>> Remaniement : trois questions sur la déclaration de politique générale d'Elisabeth Borne devant l'Assemblée nationale ce mercredi

Cette prise de parole sera en grande majorité consacrée à la nouvelle configuration politique : un gouvernement sans majorité absolue à l'Assemblée. C'est pourquoi Elisabeth Borne devrait marteler son mot d'ordre : "bâtir ensemble". Elle va expliquer qu'elle est prête à travailler avec les oppositions, prête à "faire des compromis mais sans compromission, en restant fidèles à ses valeurs", selon son entourage.

Des "signaux" attendus par l'opposition

Il est prévu qu'Elisabeth Borne envoie des "signaux aux différents groupes d'opposition", d'après son entourage. "À elle de nous donner la règle du jeu, un discours sur la méthode. Comment la première ministre entend-elle gouverner ? Comment fera-t-elle siennes certaines de nos propositions ?" s'interroge le député Les Républicains Philippe Gosselin.

Chez les communistes, le député de Seine-Maritime Sébastien Jumel attend "qu'elle renonce au projet des retraites, qu'elle réarme sans attendre l'hôpital, qu'elle prenne en compte l'ardente obligation non pas de distribuer des miettes, mais de prendre le pognon là où il est pour le mettre là où il y en a besoin en termes de pouvoir d'achat"L'élu sait qu'il risque d'être déçu : "Je ne crois plus au Père Noël." En effet, la Première ministre n'a pas prévu de rentrer le détail des projets. Elle ne donnera pas non plus de calendrier précis pour les différents textes. Elisabeth Borne refuse de s'avancer alors qu'elle n'a pas la main sur l'Assemblée.

"Créer un lien" avec les Français

Mais ça ne veut pas dire que son discours manquera de fond. Elisabeth Borne évoquera le projet d'Emmanuel Macron, en mettant en avant trois priorités : l'emploi avec l'objectif du plein emploi en 2027, l'urgence écologique et l'égalité des chances. Ce dernier thème est cher à la cheffe du gouvernement.

Elle en profitera pour glisser quelques mots sur son parcours personnel, pour "donner d'elle-même", car ce discours doit s'adresser aussi aux Français. Elle a besoin de "créer un lien" avec eux, souligne son entourage.

La Première ministre a d'ailleurs pris beaucoup de temps pour écrire son texte, en grande partie elle-même, en s'appuyant sur son équipe bien sûr, mais aussi en consultant des membres de la majorité, des chefs d'entreprise ou des associations. La priorité à la consultation commence dès la rédaction de ce discours, veut faire savoir Matignon.

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