Dissolution : Emmanuel Macron, un président sous la "tutelle" de ses conseillers, juge François Hollande

"Tout président que l'on est, on ne peut pas décider seul, on doit s'entourer de conseils", affirme l'ancien président de la République, mercredi sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
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François Hollande, ancien président de la République et candidat (NFP) aux législatives en Corrèze, mercredi 3 juillet 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Emmanuel Macron est un chef de l'État sous la "tutelle" de ses conseillers, estime François Hollande, interrogé sur la dissolution décidée par le président au soir des Européennes. "C'est ce qui s'est produit, si on en croit ceux qui ont conseillé cette dissolution : un tout petit entourage, fait de gens dont je ne connais même pas la légitimité, a pesé sur la décision du président de la République", assène son prédécesseur.

En creux, François Hollande dresse le portrait d'un Emmanuel Macron isolé. "Tout président que l'on est, on ne peut pas décider seul, on doit s'entourer de conseils", dit-il. "Rencontrer les Français, écouter, voir ce qu'ils vivent, comprendre leur souffrance, c'est la première condition pour diriger le pays", ajoute le socialiste. "Je le vis encore puisque je suis candidat" aux législatives dans la première circonscription de la Corrèze.

François Hollande regrette la dissolution

L'exemple de la dissolution est "grave, et c'est pour ça que nos institutions doivent changer", préconise François Hollande, qui a fait d'Emmanuel Macron son ministre de l'Économie, en 2014, le révélant ainsi au grand public. Il ravive le souvenir de la campagne présidentielle de 2012.

"J'avais parlé d'un président 'normal'. Un président 'normal', c'est celui qui consulte, qui écoute, qui comprend et qui connaît le peuple français."

François Hollande, ex-président et candidat aux législatives

sur franceinfo

L'ancien chef de l'État n'en finit pas de regretter la décision prise par son successeur, à l'origine des législatives anticipées. "Le seul parti qui était demandeur de la dissolution, c'était l'extrême droite, et c'est à ce parti-là qu'Emmanuel Macron l'a concédée", dénonce-t-il. Au passage, il répond au président du MoDem, François Bayrou, qui a déclaré mardi sur franceinfo que la dissolution "a permis de crever l'abcès". Pour François Hollande, "c'est la roue du gouvernement qui a été crevée, et l'ensemble du véhicule majoritaire".

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