Pacte de responsabilité : pas de dispositif coercitif ?
Le dispositif global a été longuement décliné mardi dernier, lors
de la conférence de presse. Il y a une semaine, François Hollande avait
explicité l'idée de son "pacte de responsabilité ". En substance, cela
consiste à offrir une baisse des charges et des contraintes en échange
d'embauches.
Et c'est sur le sujet des contreparties – de ce que va
demander François Hollande aux entreprises – que tout le monde attend le chef
de l'État : les syndicats de salariés, le patronat, mais aussi sa propre
majorité.
Les patrons ne devraient pas être obligés de créer des
emplois a priori, il n'y aura pas de texte coercitif. "Ça n'a jamais
fonctionné dans le passé ", commente un ministre influent qui préfère
parler d'un engagement global pour toutes les entreprises sur un objectif
chiffré. Reste la question : combien ? Un million ? Deux millions comme le réclame le ministre du
redressement productif ? C'est à voir.
Fortes divisions
Pour l'instant, les
organisations patronales refusent de s'engager par écrit sur un nombre d'embauches.
"Ce serait suicidaire ", explique Pierre Gattaz le patron du
Medef. La CGPME affirme de son côté que l'on ne peut pas forcer une entreprise à
recruter.
La partie s'annonce
compliquée pour le gouvernement puisque du côté des salariés, la CFDT a déjà indiqué qu'elle ne s'associerait pas au pacte sans engagement chiffré de la part du
patronat.
Ce mardi, le président doit aussi fixer des objectifs en matière de
formation, de rémunération, d'investissement et d'innovation. Les contreparties
c'est ce qu'attend impatiemment l'aile gauche du PS qui craint de perdre son
âme avec ce pacte. Elles serviront aussi d'arguments à tous les ministres qui
maintiennent qu'il n'y a aucun tournant, pas de virage libéral.
Et ce débat n'animera pas des soirées entières à l'assemblée
au moment du vote, François Hollande a prévu la parade. Il engagera la
responsabilité du gouvernement sur son pacte. Une manière de cadenasser sa majorité.
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