Otages : Le Pen crée la polémique puis tente de l'éteindre
"Manifestement, je me suis exprimée de manière maladroite puisqu'il ne s'agissait en aucun cas dans mon esprit, d'émettre la moindre critique à l'égard des otages. " Alors que la polémique commençait à enfler, la présidente du Front national a rapidement fait amende honorable, ce jeudi, après ses propos polémiques.
Un peu plus tôt, sur Europe 1, la présidente du Front national avait parlé de "malaise " ressenti devant les images du retour des quatre hommes libérés mardi, évoquant leurs habits, leurs barbes, leur chèches. Des commentaires qui ont suscité de nombreuses réactions indignées ou ironiques sur les réseaux sociaux.
Le Parti socialiste et le gouvernement ont eux aussi réagi. Le porte-parole du PS, Eduardo Rihan Cypel, a dénoncé une "polémique révoltante et insupportable ". "Est-ce qu'il faut quand même rappeler que nos quatre compatriotes étaient sous la menace de mort depuis trois ans, chaque jour, et qu'aujourd'hui ils passent de menaces de mort systématiques (...) à la liberté? ", a-t-il dit sur i-Télé.
Sur son compte twitter, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a, elle, dénoncé une "invraisemblable indécence " de la part de la présidente du FN.
Invitée sur i-Télé également, la mère de Pierre Legrand, Pascale Robert, a souhaité à Marine Le Pen ne jamais "vivre ça ". Les ex-otages "ne sont pas des personnes médiatiques, d'être projetés comme ça devant les médias, ce n'est pas évident, donc (ils éprouvent le) besoin de se protéger ", a-t-elle dit. "Ils nous ont dit clairement que garder la barbe et le chèche c'est aussi en solidarité (avec les) autres otages qui sont restés là bas (...) ça leur appartient et on a trouvé ça très touchant ", a-t-elle indiqué.
Dans un communiqué publié à la mi-journée, le Front national s'est efforcé de minimiser les propos de sa présidente, assurant qu'elle avait dans son viseur "l'instrumentalisation politique des libérations d'otages par les gouvernements ".
"Les images livrées en pâture d'otages encore affublés des symboles de leur détention, manifestement encore sous le choc d'une détention longue et pénible, tirés devant les caméras de télévision par la manche par le ministre des Affaires étrangères, ont indubitablement laissé aux Français un sentiment de malaise ", a assuré l'eurodéputée dans ce communiqué.
"Il faut rompre avec ce qui est devenu une tradition française profondément malsaine d'instrumentalisation politique des libérations d'otages. Elles ne sont ni des meetings électoraux ni des émissions de téléréalité ", tance-t-elle. "Il serait bon que nos dirigeants s'en souviennent. "
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