On vous explique pourquoi Jordan Bardella demande à Rachida Dati de se justifier sur sa présence dans l'émission de rap "DVM Show"
"Un ministère de la Culture sans bruit, ce n'est pas un ministère de la Culture !" Fraîchement nommée au gouvernement, Rachida Dati s'est attiré les critiques de Jordan Bardella et d'autres représentants de l'extrême droite en participant, lundi 12 février, au "DVM Show", une émission consacrée au rap diffusée sur la plateforme Twitch. Le président du Rassemblement national (RN) reproche notamment à la locataire de la Rue de Valois de légitimer un programme dans lequel les rappeurs feraient "la promotion permanente du deal".
Lancé en juin 2023 par le streamer Medja, le "DVM Show" a connu un succès d'audience croissant en attirant de nombreux artistes de renom, comme Aya Nakamura, Kaaris, Zola ou Koba LaD. Invitée surprise lundi dans le studio de diffusion situé à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Rachida Dati a dit son enthousiasme de participer à une émission qui valorise "une culture qui parle à toute une génération, bien au-delà de la génération de [sa] fille". Avant de danser, tout sourire, au côté des chanteurs Dadju et Tayc, la ministre a proposé à l'équipe de "venir faire un DVM" dans l'enceinte du ministère de la Culture.
Merci #DVMSHOW de mettre en lumière des jeunes artistes et des talents.
— Rachida Dati ن (@datirachida) February 13, 2024
Bravo @Medjalive, Dadju, Tayc, pour ce que vous avez fait, pour votre courage et pour votre travail. Fière de vous #Aulnay.
🎙️ « Un ministère de la Culture sans bruit, ce n'est pas un ministère de la… https://t.co/nlI5N75hud
Après la diffusion de l'émission, Eric Zemmour et Marion Maréchal ont ironisé sur le "virage à droite du gouvernement". "Rachida Dati doit s'expliquer sur sa présence hilare au 'DVM show'", a de son côté réclamé Jordan Bardella sur le réseau social X. Il a dénoncé une émission qui ferait "la promotion permanente du deal, repaire d'un rappeur antisémite sous le coup d'une enquête pour apologie du terrorisme".
Rachida Dati rejette "les polémiques de l'extrême droite"
Le président du RN fait particulièrement référence au rappeur Freeze Corleone, qui est notamment venu se produire dans le "DVM Show" en juillet dernier, mais qui n'était pas présent aux côtés de Rachida Dati lundi soir. Le parquet de Nice a ouvert la semaine dernière une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme à l'encontre de ce rappeur, après une référence implicite à l'attentat de Nice de 2016 dans l'une de ses chansons. Figure marquante du rap français, l'artiste Freeze Corleone avait déjà fait l'objet d'une enquête en 2020 pour "provocation à la haine raciale", mais cette dernière avait finalement été classée sans suite.
De son côté, la ministre refuse "d'entrer dans le jeu de la polémique avec l'extrême droite", explique son entourage à franceinfo, et préfère se concentrer sur le message de fond. "Un ministère de la Culture dont se sentiraient exclus des créateurs, ce ne serait pas un ministère de la Culture, a ainsi expliqué la ministre sur X. C'est aussi le sens de ma présence auprès de cette jeunesse généreuse et populaire."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.