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"Nous ne travaillons pas sur un troisième plan" de rigueur, assure François Baroin

Le ministre de l'économie, François Baroin, l'assure: le gouvernement ne travaille pas sur un troisième plan de rigueur malgré une croissance de 1% prévue pour 2012. Il précise cependant que "6 milliards d'euros de crédits ont été mis en réserve".
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
François Baroin le 9 novembre dernier (ERIC PIERMONT / AFP)

Le ministre de l'économie, François Baroin, l'assure: le gouvernement ne travaille pas sur un troisième plan de rigueur malgré une croissance de 1% prévue pour 2012. Il précise cependant que "6 milliards d'euros de crédits ont été mis en réserve".

François Baroin l'affirme dans "Les Echos" de mardi : "Nous ne travaillons pas sur un troisième plan. Aucun gouvernement dans l'histoire n'a pris des mesures aussi courageuses que celles que nous allons faire voter, dans une période pré-présidentielle".

Après la présentation du plan Fillon du 7 novembre arrêté pour répondre à la prévision de 1% croissance en 2012, le ministre de l'économie précise qu'un ralentissement plus important a été pris en compte : "Nous avons prévu les marges de manoeuvre nécessaires pour tenir notre objectif de déficit en 2012 en cas de ralentissement plus prononcé de l'économie, avec 6 milliards d'euros de crédits mis en réserve. Même à 0,5% de croissance, nous pourrions faire face".

Alors que l'écart des taux avec l'Allemagne s'agrandit, les pressions se sont faites plus fortes pour que Paris renforce ses mesures de rigueur budgétaire. Sur ce point, François Baroin n'exclut pas que les députés puissent prendre des mesures supplémentaires : "Si l'équité est respectée, si l'économie n'est pas pénalisée, je ne verrais aucune objection à ce que les parlementaires aillent dans le sens d'une plus grande consolidation", précise le ministre.

Rebond de la croissance au troisième trimestre

M. Baroin tient ses propos au lendemain de la publication des chiffres de la croissance qui montre un léger mieux pour le troisième trimestre (0,4 % au lieu des 0,3% prévus) mais après une croissance revue à la baisse pour le deuxième ( - 0,1 % au lieu de zéro comme annoncé par l'Insee précedemment).

C'est dans ce contexte que se pose la question d'un renforcement des mesures d'économies budgétaire. Selon l'économiste Patrick Artus (Natixis), "il faut, compte tenu des effets amplificateurs des politiques restrictives, un effort de 14 milliards".

"Le second plan Fillon n'en apporte que 7 et il est fondé sur une prévision de croissance trop optimiste. Il faudra sûrement un nouveau tour de vis pour tenir nos engagements de 2012", affirme-t-il dans "Le Monde". Reste à éviter que de nouvelles mesures ne cassent pas la croissance.

"Toute la question est de ne pas tuer la demande à court terme tout en préservant l'offre à long terme, poursuit-il. Ainsi faut-il trouver des mesures ayant peu d'impact sur la demande et éviter ce qui ne marche pas : l'augmentation de la TVA, qui tue la consommation, et la hausse des charges sociales, qui détruit de l'emploi. Pour le reste, il faut taxer davantage les revenus du capital et les plus-values du capital, hors fonds propres des PME."

Des tonalités différentes chez les économistes

"Le plan Fillon, et c'est bien, prévoit des mesures en ce sens", précise l'économiste. "Il faut aussi limiter les niches fiscales et mettre fin à tout ce qui produit des effets d'aubaine, donc de la rente, en particulier dans les services et la distribution : veiller à cela contribue à faire baisser les prix et donne du pouvoir d'achat aux salariés", ajoute M. Artus.

Tonalité différente chez un autre économiste, Jean Pisani-Ferry, pour qui "une rigueur supplémentaire pour compenser la dégradation de la conjoncture aurait tendance à aggraver la situation économique". Interrogé sur la pertinence d'un "troisième plan de rigueur", l'économiste, ancien conseiller de DSK et membre du Conseil d'analyse économique (organisme ayant pour objet de conseiller le gouvernement) répond dans " L' Est Républicain" : "Je ne crois pas que ce soit la bonne réponse".

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