"Si on agrandit la piste, elle arrive au bout de mon jardin !" : des riverains de l'actuel aéroport de Nantes décidés à résister
Parmi les pro Notre-Dame-des-Landes déçus par l’abandon du projet, il y a beaucoup de riverains de l'actuel aéroport de Nantes, excédés par les nuisances sonores. A Saint-Aignan-Grandlieu, certains se disent prêts à entrer en résistance.
Si les zadistes ont fait la fête cette nuit, les pro Notre-Dame-des-Landes, eux, sont dépités. Parmi eux, beaucoup de riverains de l'actuel aéroport de Nantes, excédés par les nuisances sonores des survols d'avions. Ainsi, à Saint-Aignan-Grandlieu, une commune située au bout de la piste de l'aéroport Nantes-Atlantique, la résistance s'organise déjà pour dire non à l'aménagement de l'aéroport existant.
Un sentiment de "trahison"
Juliette s'est installée il y a 11 ans à Saint-Aignan-Grandlieu, misant sur le déménagement de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Elle se sent aujourd’hui trahie par le gouvernement : "J’étais abasourdie. À quoi ça sert de faire des consultations, de voter, pour ne pas en prendre compte, s’interroge-t-elle. Est-ce que cela veut dire que l’on tue Saint-Aignan-Grandlieu ? Clairement, si on agrandit la piste, elle arrive au bout de mon jardin !"
Cette riveraine ne croit plus le Premier ministre quand il évoque des compensations exemplaires pour Saint-Aignan et une réduction des nuisances sonores, déjà devenues insupportables avec l'explosion du trafic. "Les enfants, dans la cour d’école, voient les trains d’atterrissage des avions tous les jours, c’est monstrueux", fulmine la riveraine.
On ne s’entend plus parler au téléphone dehors, on ne peut pas dormir les fenêtres ouvertes. C’est une horreur.
Juliette, riveraine de l'aéroport Nantes-Atlantiqueà franceinfo
La rénovation de l'aéroport de Nantes suppose un allongement de la piste. La procédure doit maintenant être lancée mais l'association de riverains Cocet a bien l'intention de résister. "Nous ferons des recours, des actions contre l’État, regarder tout ce qui est juridiquement possible de faire, explique son porte-parole, Marc Barillère. En tout cas, nous freinerons des quatre fers pour que l’allongement de la piste ne se fasse pas." Et d'ajouter : "On ne fera sans doute pas une ZAD mais nous entrons en résistance."
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