Nord : un maire dépose plainte après que des câbles de sa voiture ont été sectionnés
"On a franchi un cap dans le cadre des violences faites aux élus." Le maire de Marcq-en-Barœul (Nord), Bernard Gérard (LR), a déposé plainte contre X après avoir découvert que les câbles contrôlant le système d'antiblocage des roues de sa voiture avaient été sectionnés. "J'ai déposé plainte pour dégradations, il appartiendra au parquet de qualifier les faits", a déclaré samedi 20 janvier à l'AFP le maire de cette ville de 40 000 habitants de l'agglomération lilloise, confirmant une information de La Voix du Nord et de France 3 Hauts-de-France.
Selon l'édile, la plainte a été déposée le 9 janvier, quatre jours après que son épouse a constaté qu'un voyant rouge s'affichait sur le tableau de bord de leur voiture. Un garagiste puis un expert de la compagnie d'assurances ont constaté que "les câbles d'ABS avaient été coupés avec des pinces", a-t-il expliqué, appelant tout témoin à se manifester dans le cadre de l’enquête. “Je suis incrédule devant une histoire pareille", a-t-il témoigné auprès d'une consœur de France 3. "Comment des gens peuvent être assez lâches pour agir de cette manière ?”
Des maires "en première ligne"
Depuis les faits, Bernard Gérard a déclaré avoir reçu un mot de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et ancien maire de Tourcoing, autre ville de la métropole lilloise. Il a également reçu de nombreux soutiens publics sur X (ex-Twitter), parmi lesquels la maire de Lille, Martine Aubry, le président de l'Association des maires de France, David Lisnard, et le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand.
"Etre maire, c'est du sans-répit", a poursuivi Bernard Gérard, par ailleurs président de l'Association des maires du Nord. A ce titre, il a assuré que d'autres maires lui avaient fait part de violences à leur égard. "Nous sommes en première ligne", a-t-il déploré.
A l'occasion du congrès des maires de France, en novembre dernier, une enquête du Centre de recherches politiques de Sciences Po avait rapporté que sept maires sur dix déclaraient avoir fait l'objet d'incivilités et de violences. L'année 2023 a d'ailleurs été marquée par plusieurs cas médiatisés, comme l'incendie criminel, en mars, du domicile du maire de Saint-Brevin (Loire-Atlantique), Yannick Morez, et l'attaque à la voiture-bélier ayant visé celui de l'édile de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), lors des émeutes de début juillet.
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