Dans le cadre de l’affaire dite "des écoutes", Nicolas Sarkozy est devenu le premier ancien président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme, lundi 1er mars. Isabelle Le Breton-Falézan, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne, était l’invitée du 23h de franceinfo. Elle a d’abord réagi aux propos de Jordan Bardella (RN) sur "la République des juges". "On est dans le champ lexical et l’argumentaire caractéristique du Rassemblement national. La condamnation en première instance d’un ancien président de la République, compte tenu de son statut, représente une sorte de scandale pour une certaine partie de l’opinion publique. Il y a là une tentative d’activer une fibre populiste."Une condamnation inédite pour un ancien présidentIsabelle Le Breton-Falézan a ensuite poursuivi son propos sur la symbolique de cette décision de justice. "C’est inédit. Jacques Chirac n’avait été condamné qu’à du sursis. Le président de la République est la clé de voûte des institutions. C’est un des trois piliers de notre République que sont la discipline majoritaire, la solidarité gouvernementale et la prééminence présidentielle, a-t-elle décrypté. Toucher au monarque républicain nous en dit long sur une dynamique complexe, de désacralisation de la fonction présidentielle commencée avec Jacques Chirac, qui s’est ensuite poursuivie. Cet ancien président continue d’incarner pour une partie de l’électorat de droite un espoir ou une hypothèse pour 2022, c’est le dernier vote d’adhésion de la droite républicaine."