Cet article date de plus de douze ans.

Nicolas Sarkozy se rend samedi au colloque du sécuritaire "Institut pour la justice"

L'heure de gloire pour l'"Institut pour la justice". Cette association qui milite pour plus de répression reçoit samedi Nicolas Sarkozy à un colloque qu'elle organise à Paris sur ses revendications judiciaires.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Sarkozy en meeting à Bordeaux (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

L'heure de gloire pour l'"Institut pour la justice". Cette association qui milite pour plus de répression reçoit samedi Nicolas Sarkozy à un colloque qu'elle organise à Paris sur ses revendications judiciaires.

Belle consécration pour l'"Institut pour la Justice" qui milite depuis 2007 pour davantage de répression : le chef de l'Etat sortant, candidat à sa réélection, se rend samedi 31 mars à un colloque organisé par l'association.

Nicolas Sarkozy fait ainsi un geste supplémentaire envers cette organisation, dont il a déjà repris certaines idées.

"Il nous reste des progrès à faire pour le droit des victimes ...La victime ne peut pas faire appel d'une décision de justice qu'elle considère comme injuste", avait déclaré le candidat-président à Bordeaux le 3 mars 2012, reprenant une des revendications phare de l'association (les victimes doivent avoir la même possibilité d'appel que les accusés).

L'Institut pour la justice, une association qui milite pour plus de répression

Qu'est-ce que cet "Institut pour la justice" (IPJ) ? Une association née en 2007 qui réclame la multiplication de places de prison et des lois toujours plus répressives sur l'exécution des peines ou la punition des criminels sexuels.

L'association se dit "indépendante" et sans lien avec les partis, mais son attaché de pressee revendique de droite sur son compte twitter et des brochures de l'IPJ étaient distribuées au campus UMP qui s'est tenu à Marseille, le premier week-end de septembre 2011.

Pour appuyer ses revendications, l'Institut pour la justice, qui compte 5 permanents salariés, s'est payé en mars des encarts publicitaires pleines pages dans Le Monde, Le Figaro et le Parisien. Son délégué général, Xavier Bebin, que nous avons joint, n'"a pas souhaité communiquer sur le coût de cette campagne".

Emotion et marketing viral

L'association sait également jouer du marketing viral. A chaque fait divers, misant sur l'émotion, l'Institut pour la justice fait circuler des pétitions, recueille des signatures ... et s'enorgueillit aujourd'hui d'"1,7 millions de signataires" sur son "Pacte 2012", qui fait l'objet d'une publicité en ligne (via Google adwords).

Deux armes supplémentaires pour convaincre les internautes de signer ce "pacte" : une émouvante vidéo de Joël Censier, dont le fils Jérémy a été tué en 2009, et des propositions vagues, dont les conséquences échappent aux non-juristes.

Une association confortée par la visite du chef de l'Etat

Ces 1,7 millions de signatures en ligne correspondent-elles à 1,7 million de personnes ? Xavier Bébin répond que chaque signataire a dû indiquer un nom, un prénom, un code postal et une adresse e-mail différente à chaque fois.

Qu'importent les esprits chagrins rétorquant qu'il est facile de multiplier les adresses e-mail ? Dans son communiqué officiel, l'équipe de campagne du chef de l'Etat écrit : "Nicolas Sarkozy interviendra samedi 31 mars 2012, à 12h15, au colloque de l'Institut pour la Justice . 'Rassemblement Justice 2012 : les candidats face à 1 700 000 Français'".

Elle valide ainsi le chiffre d'"1,7 million de Français" avancé comme soutiens par l'"Institut pour la Justice" .

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.