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Nicolas Sarkozy justifie le projet de reprise de SeaFrance par ses salariés

Nicolas Sarkozy a justifié, mardi 3 décembre, en Bretagne, la décision du gouvernement de soutenir le projet de reprise de la compagnie de ferries SeaFrance par ses salariés. Le chef de l'État dit qu'il ne "renoncera jamais" à se battre pour l'emploi
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy à Lanvéoc-Poulmic (Bretagne), le 3 janvier 2012 (FTV)

Nicolas Sarkozy a justifié, mardi 3 décembre, en Bretagne, la décision du gouvernement de soutenir le projet de reprise de la compagnie de ferries SeaFrance par ses salariés. Le chef de l'État dit qu'il ne "renoncera jamais" à se battre pour l'emploi

Nicolas Sarkozy a justifié mardi l'engagement du gouvernement de soutenir le projet de reprise de la compagnie de ferries SeaFrance, en liquidation judiciaire, par ses salariés. Le projet consiste à ce que les 880 salariés de cette filiale de la SNCF, à Calais, se regroupent dans une Société coopérative et participative (Scop). Leurs indemnités de départ, perçues en cas de cessation d'activité, serviraient à financer la future structure.

"Quand il y a une chance de sauver une entreprise, c'est le devoir du président de la République de s'y impliquer, je ne crois pas à la fatalité", a-t-il déclaré le chef de l'Etat à la presse, après avoir présenté ses voeux aux armées à l'école navale de Lanvéoc-Poulmic, en Bretagne.

"Notre devoir c'est de les aider"

"Si les salariés veulent investir leurs indemnités pour sauver leur entreprise, notre devoir c'est de les aider, en tout cas c'est de réunir les conditions pour qu'ils puissent défendre leur projet", a ajouté M. Sarkozy. "Je ne renoncerai jamais. Si des gens aiment leur métier, aiment leur entreprise et veulent essayer de la sauver, on doit les aider. Je ne sais pas si ça réussira, je ne sais pas si ce sera possible, mais on ne peut pas rester les bras ballants, on ne peut pas accepter, considérer qu'il n'y a rien à faire, il y a toujours quelque chose à faire", a-t-il conclu.

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Après l'avoir critiqué, le gouvernement avait annoncé, lundi 2 janvier, son soutien au projet de coopérative ouvrière, porté par la CFDT Maritime Nord, pour l'heure non financé.

M. Sarkozy, qui a annoncé samedi lors de ses voeux télévisés aux Français avoir fait de la défense de l'emploi la priorité absolue de sa fin de mandat, s'est lui-même impliqué dans le dossier en demandant à la SNCF de verser des indemnités exceptionnelles aux salariés, qui s'élèveraient à 50 ou 60.000 euros, selon la ministre de l'Ecologie, pour financer leur projet.

L'audience au tribunal de commerce de Paris qui devait statuer ce mardi sur le sort de SeaFrance, dernière société française à assurer la liaison maritime Calais-Douvres, a été reportée au lundi 9 janvier.

Confirmer rapidement les aides promises

Entre 40 et 50 millions d'euros au minimum devaient être avancés pour lancer le projet de Scop, dont 11 à 12 millions d'euros seraient apportés par les collectivités locales.

Pour Nicolas Sarkozy, qui a adressé lundi soir une lettre aux salariés, il apparaît néanmoins "inéluctable de passer par l'étape d'une cessation d'activité de la société SeaFrance", le versement d'une indemnité de licenciement n'étant "possible, par définition, qu'à la suite d'un licenciement".

Il appelle les collectivités du Nord-Pas-de-Calais à confirmer rapidement les aides promises mais souligne que le succès de l'opération dépend "très étroitement de l'engagement concret et rapide des salariés" en faveur du projet de Scop.

SeaFrance en liquidation judiciaire

La liquidation judiciaire de SeaFrance avec poursuite d'activité avait été prononcée le 16 novembre dernier.

Lors d'une réunion au ministère de l'Ecologie et des Transports, les représentants des salariés de SeaFrance avaient obtenu lundi après-midi que la future coopérative ne soit plus obligée de racheter les trois navires de la compagnie, évalués entre 100 et 200 millions d'euros.

Mais cette offre du gouvernement qui prévoit le rachat des bateaux par la SNCF, qui les relouerait à la Scop, n'est pas du goût de tous les salariés. Devant le tribunal de commerce de Paris, mardi matin, nombre de salariés ont accueilli avec méfiance "la volte-face" du gouvernement, y voyant un effet d'annonce à moins de quatre mois de la présidentielle.

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