Nicolas Sarkozy en meeting à Toulon : "La gauche a abîmé la République"
Nicolas Sarkozy a tenu son dernier grand meeting de campagne à Toulon jeudi 3 mai. Le président-candidat a attaqué la gauche avec virulence, l'accusant d'avoir "abîmé la République". Reportage de notre envoyé spécial.
En l'espace d'une heure, les militants ont investi le Zénith de Toulon ce jeudi 3 mai. Distribution de drapeaux pour tout le monde, et Marseillaise dans les tribunes, des milliers de personnes déchaînées sont venues soutenir Nicolas Sarkozy.
Pour son dernier meeting, le président-candidat a choisi Toulon, un fief de la droite et de l'extrême droite qu'il courtise.
"Le fighting spirit"
A trois jours du second tour, les militants veulent oublier les sondages, croire en la victoire de leur poulain, alors ils se font lyriques.
A l'image d'Isabelle, 52 ans, venue de Bandol : "C'est un homme héroïque notre Nicolas Sarkozy, il a bravé le tumulte, la crise, il en ressort grandi", dit-elle. "Il va gagner, il ne peut que gagner", répète-t-elle comme un mantra.
Chez les élus, même mot d'ordre : croire en la victoire. Christine Bouton l'affirme : "Nous allons gagner, Nicolas Sarkozy a un projet pour la France".
Bernard Deflesselles, député UMP des Bouches du Rhône, s'extasie devant la foule, qui pourtant ne remplit pas totalement l'espace : "Ecoutez ça, ça montre l'envie, on est mobilisés dans la dernière ligne droite. C'est le "fighting spirit" comme disent les Anglais, l'esprit de combat".
Pour Benjamin Lancar, le président des "Jeunes Pop", ce sera même "la plus grande surprise de la Vème République".
Bernadette, "je t'aime"
L'invitée de marque ce soir, c'est Bernadette Chirac. Acclamée, la femme de Jacques Chirac, déclare elle aussi : "La victoire est désormais possible, elle est à portée de nos mains".
Un "Bernadette, je t'aiiiime" traverse la salle. Suivi des cris "on va gagner, on va gagner".
"Pas d'expériences folles"
Nicolas Sarkozy lui succède sur scène. "Vous êtes le peuple de France qui veut rester debout ! Vous êtes le peuple de France qui ne veut pas baisser les bras !" lance-t-il, avant de rappeler que c'est à Toulon qu'il avait prononcé son discours sur la crise en 2008.
Et c'est dans le même esprit combatif de la veille, lors du débat qui l'a opposé à François Hollande, que le président-candidat, après avoir défendu son bilan, s'attaque à la gauche avec virulence, jetant ses dernières forces.
"C'est toujours pareil avec les socialistes, ils font des promesses à tout le monde, les lendemains vont chanter, et quand ils ont fini de distribuer ce qu'ils n'ont pas, ils se rallient à l'austérité", déclare-t-il, suscitant des salves d'applaudissements.
"Depuis quatre ans, le monde est au bord d'un gouffre, la moindre erreur peut nous faire basculer", ajoute-t-il. "Ce n'est pas le moment de tenter des expériences folles, c'est le moment d'être responsable, sérieux. C'est le moment de regarder la réalité en face".
"La gauche a abîmé la République"
Et M. Sarkozy de poursuivre sa charge contre la gauche qui "a abîmé la République", "avec sa démagogie à l'école, avec son laxisme face au communautarisme, à la délinquance, à l'immigration illégale".
"La gauche, au fond, n'aime plus la République", tranche-t-il. Et François Hollande "veut bien présider mais ne veut pas gouverner parce que c'est difficile et trop risqué", ajoute-t-il, provoquant l'enthousiasme dans l'assistance.
Réduire les flux migratoires
Enfin, M. Sarkozy poursuit en s'adressant au coeur de son électorat, égrenant ses thématiques traditionnelles sur les frontières, la transmission du patrimoine, et la nécessité "d'intégration et d'assimilation" des immigrés dont "le flux d'entrée sera réduit".
Dans une région où ils sont nombreux, le président sortant rend aussi hommage aux harkis, aux rapatriés d'Algérie et aux Arméniens. "C'est parce qu'ils ont respecté la France que je veux que ceux que la France accueille aujourd'hui la respecte avec la même ferveur", affirme-t-il.
La vague
M. Sarkozy lance finalement son appel à une mobilisation générale le 6 mai, rendant hommage à "celle qui a toujours été à ses côtés, Bernadette", mais aussi à Rachida Dati, NKM, Christian Estrosi et Jean-Louis Borloo, présents jeudi 3 mai.
"Nous sommes indécourageables", lance-t-il, évoquant aussi "cette immense vague qui va submerger ceux qui ne connaissent rien au peuple de France".
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