Nicolas Sarkozy assure que le gouvernement "ne peut pas aller plus loin" dans les concessions sur la réforme
C'est ce que le chef de l'Etat a déclaré mercredi à des députés Nouveau Centre lors d'un déjeûner à l'Elysée.
Selon des participants à cette rencontre, Nicolas Sarkozy a estimé qu'"il est normal que cette réforme crée des mécontentements, mais dans quelques années, on se rendra compte qu'on a sauvé le régime (de retraite) par répartition".
La réforme des retraites doit être définivement adopté par le Sénat mercredi 20 octobre, alors qu'elle devait l'être initialement le week-end prochain
Selon Nicolas Sarkozy, "il n'y a pas d'autre moyen de financer" cette réforme que d'allonger l'âge de départ en retraite. "Nous ne pouvons plus aller plus loin" dans les concessions, a affirmé le président de la République, en soulignant que les mesures lâchées la semaine dernière coûtaient "3,4 milliards d'euros".
"Et on me dit que ce n'est rien !", a-t-il déploré en visant les syndicats. "On voit des lycéens dans la rue mais on ne voit pas d'étudiants", a encore déclaré M. Sarkozy à propos de la participation croissante des jeunes à la mobilisation.
Nicolas Sarkozy fustige les propos de Ségolène Royal
Selon des députés présents à ce déjêuner, Nicolas Sarkozy a dénoncé l'appel à manifester lancé par Ségolène Royal en direction des jeunes, le jugeant pas "sérieux" de la part d'une ex-candidate à l'Elysée.
"Mme Royal ne peut pas avoir été candidate à l'élection présidentielle et demander sérieusement à des enfants de 16 ans de manifester pour une retraite qui les touchera dans un demi-siècle", a-t-il déclaré.
Plus globalement, il a accusé le PS de faire preuve "d'irresponsabilité" sur cette réforme.
La présidente de la région Poitou-Charentes avait appelé mardi soir sur TF1 les jeunes à "descendre dans la rue, mais de façon très pacifique", dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.
Des propos unanimement condamnés dans le camp présidentiel, plusieurs ministres, dont Eric Besson et Michèle Alliot-Marie, ainsi que le Premier ministre François Fillon, ayant fustigé une attitude "irresponsable".
Des réformes jusqu'à la fin du quinquennat
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a affirmé aux députés du Nouveau Centre qu'il "mettrait des réformes sur la table jusqu'à la dernière minute de son quinquennat", citant la dépendance, la fiscalité du patrimoine, la justice et la gouvernance mondiale.
"Les majorités qui sont mortes sont mortes parce qu'elles n'avaient plus d'idées", a-t-il lancé.
"Jusqu'à la dernière minute de mon quinquennat, je mettrai des idées nouvelles sur la table et des réformes. Les Français jugeront au final ceux (les politiques, ndlr) qui ont été utiles à la France", a-t-il lancé selon des participants au déjeûner.
Au printemps dernier, le chef de l'Etat avait déclaré à l'inverse qu'il comptait faire "une pause" dans les réformes à partir de l'automne 2011.
Rien sur le remaniement mais satisfecit à Luc Chatel
Le président de la République n'a pas évoqué le prochain remaniement ministériel, qui pourrait avoir lieu dans les tout premiers jours de novembre. Tout juste a-t-il indiqué que la prochaine réforme de la dépendance serait menée par "le nouveau gouvernement".
Mais au détour d'une phrase concernant la participation croissante des jeunes au mouvement de protestation contre la réforme des retraites, Nicolas Sarkozy a adressé un nouveau satisfecit remarqué à son ministre de l'Education Luc Chatel. "Il a toute ma confiance", a-t-il dit.
Le 8 septembre déjà, devant les députés UMP, le chef de l'Etat avait rendu un vibrant hommage à l'action de son ministre de l'Education, qualifié de "fantastique", "courageux" et "solide".
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