Nicolas Sarkozy annonce le lancement d'un emprunt national
L'image est historique - jamais un président de la Ve République ne s'était adressé ainsi aux parlementaires, réunis en Congrès, à Versailles.
_ Le discours présidentiel, lui, ne restera sans doute pas dans l'Histoire : pendant trois quarts d'heure, Nicolas Sarkozy a prononcé un discours de politique générale - très vague -, ne donnant aucune indication précise sur la suite de son quinquennat, esquissant à peine quelques pistes.
La crise n'est pas finie
Il a bien évidemment été beaucoup question de la crise. Qui “n'est pas finie”, a rappelé le président. “Nous ne savons pas quand elle se terminera. Nous
devons tout faire pour que ce soit le plus rapidement possible”.
Aussi, le chef de l'Etat s'est-il employé à rassurer ses ouailles. Pour annoncer, pêle-mêle, qu'il ne fera pas la politique de la rigueur, qu'il n'augmentera pas les impôts, qu'il ne sacrifiera pas les investissements...
_ Le modèle économique d'aujourd'hui ne sera pas celui des Trente Glorieuses, estime-t-il. A la place, Sarkozy propose des mesures massives pour l'emploi. Renforcer le travail partiel. Faire en sorte que chaque licencié économique puisse garder son salaire pendant un an, et recevoir une formation. De la même façon, ceux qui sortent du système scolaire à 16 ans, ne seront pas laissés à eux-mêmes.
Pour financer les priorités du gouvernement, le chef de l'Etat a annoncé un emprunt national - dont le montant et les modalités seront décidés à l'automne, après trois mois de débats.
La suppression de la taxe professionnelle, l'idée avait déjà été évoquée par Sarkozy. Qui l'a redit aujourd'hui.
_ A la place, il veut aller plus loin sur la taxe carbone. D'ailleurs, selon lui, le Grenelle de l'Environnement n'a produit que des bonnes choses...
Quant au sujet épineux des retraites, Sarkozy ne s'interdit rien. “Quand viendra le temps de la décision à la mi-2010, que nul ne doute que le gouvernement prendra ses responsabilités”. En clair, tout sera remis sur la table : l'âge de la retraite, la durée des cotisations, la pénibilité. Aux partenaires sociaux de faire des propositions, le débat est ouvert.
Au nom de la liberté
La liberté a été la colonne vertébrale de ce discours - puisque c'est aussi, accessoirement, l'un des trois piliers de la République française.
_ Nicolas Sarkozy a ainsi tenu à mettre en avant une discrimination positive, qui ne soit plus bâtie sur des critères ethniques, mais plutôt sur des critères sociaux.
Au nom de la liberté, le chef de l'Etat a abordé le sujet d'actualité qui fait débat depuis une semaine : le port de la burqa. “La burqa ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République française”, a-t-il déclaré. Pour autant, il n'a rien annoncé de plus. Il s'est finalement contenté de juger que, puisque le Parlement avait souhaité se saisir de la question, il estimait que c'était la meilleure solution...
Au nom de la liberté toujours... Puisqu'il “n'y pas de liberté sans règles (...) Comment peut-on accepter que les règles qui s'imposent à toute la société ne s'imposent pas sur Internet?” Sarkozy ira donc jusqu'au bout, dans la loi Hadopi sur le téléchargement illégal.
Puisque la liberté doit rimer avec la sécurité... “L'état des prisons est une honte pour la République”, a estimé le président. Qui a annoncé que le prochain gouvernement serait chargé de construire de nouveaux établissements.
Programme chargé, donc... que devra mener à bien le nouveau gouvernement. Au détour d'une phrase, Nicolas Sarkozy a en effet annoncé que le remaniement était prévu pour mercredi.
Guillaume Gaven
- Revoir le discours du chef de l'Etat :
«UN EMPRUNT POUR FINANCER LES PRIORITES NATIONALES» : Sarkoz
envoyé par publicsenat. - L'actualité du moment en vidéo.
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