Nicolas Sarkozy a annoncé des mesures d’urgence aux Polynésiens pour se rappeler à eux
A 80 jours de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy s'est rappelé samedi 4 février au souvenir des Polynésiens en annonçant un décret assouplissant les conditions d'indemnisation des victimes des essais nucléaires français.
Nicolas Sarkozy, probable candidat à sa succession, a annoncé samedi une série de mesures sociales d'urgence, ainsi qu'une meilleure indemnisation des victimes des essais nucléaires français. Une manière de se rappeler au souvenir des Polynésiens.
Le chef de l'Etat a adressé vendredi un message vidéo aux habitants de Polynésie française, seule grande collectivité d'outre-mer où il n'est pas allé pendant son quinquennat.
"Je sais que certains Polynésiens ont pu interpréter ceci comme une marque de distance", reconnaît le président de la République dans ce message, dont l'Elysée a diffusé samedi la transcription. "Je veux leur dire qu'il n'en est rien."
Il annonce ainsi qu'un nouveau décret sur l'indemnisation des victimes des essais nucléaires est prêt et sera publié "sans attendre" après consultations des associations concernées.
Le nouveau décret étendrait l'application de la loi de 2010 à l'ensemble de l'île de Tahiti et élargirait la liste de maladies retenues pour être éligible à indemnisation.
Mesures sociales d'urgence avant fin février
M. Sarkozy se dit par ailleurs préoccupé par la situation sociale de la Polynésie française et de ses quelque 270 000 habitants.
"Avec 5 400 emplois détruits en quatre ans et un nombre de bons alimentaires multiplié par cinq sur la même période, c'est une partie de votre confiance dans notre système qui s'est érodée", souligne le président.
La Polynésie française est dotée depuis février 2004 d'un nouveau statut spécifique qui lui donne une autonomie bien plus large que celle dont jouissent les départements et territoires d'outre-mer français (Dom-Tom).
Mais instabilité et rivalités politiques locales, notamment entre indépendantistes et partisans de la République française, contribuent à paralyser l'économie de cet ensemble de 118 îles réparties en cinq archipels éparpillés sur 2,5 millions de km2 - l'équivalent de la superficie de l'Europe.
Le chef de l'Etat promet deux mesures d'ici à la fin février : le triplement par l'Etat du nombre de chantiers dits de développement, pour les porter à 3 500 contrats ; la réorientation d'une large part des crédits contractualisés de l'Etat destinés à la Polynésie vers des programmes communaux.
La Polynésie avait voté à 51,9% pour M. Sarkozy en 2007
A plus long terme, il propose aux Polynésiens de définir avec l'Etat un projet de développement économique et social sur 10 ou 15 ans, destiné à se substituer définitivement au modèle jadis construit autour du centre d'expérimentation nucléaire du Pacifique, fermé depuis la seconde moitié des années 1990.
Les Polynésiens, qui ont deux députés et deux sénateurs au Parlement français, avaient voté au second tour de la présidentielle de 2007 à 51,9% pour M. Sarkozy contre 48,1% pour son adversaire socialiste de l'époque, Ségolène Royal.
Dans son message, il dit souhaiter aller sur cette terre lointaine du Pacifique "dans les mois qui viennent".
Le chef de l'Etat a adressé en janvier ses voeux à la France d'outre-mer de Guyane, où il s'est rendu à trois reprises pendant son quinquennat.
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