Nicolas Dupont-Aignan a cherché à rallier en un jour et en transports en commun les 8 départements d'Ile-de-France
"C'est un peu comme une course au trésor. Il faut déployer des trésors d'imagination", affirme le député de l'Essonne, tête de liste de Debout la République en Ile-de-France, à la presse devant la gare Saint-Lazare à Paris, avant de démarrer jeudi à 8h du matin son "marathon" vers la banlieue, pile de tracts en main.
Comme tous les autres candidats aux élections régionales en Ile-de-France, le président du parti gaulliste a fait des transports l'un des thèmes centraux de sa campagne, sujet de grogne récurrent des habitants de la région.
La veille encore, le comité des usagers du RER B Drancy-Le Blanc Mesnil (Seine-Saint-Denis) manifestait devant le siège du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), en présence d'élus de droite et de gauche.
La question des transports, c'est le "problème majeur de l'Ile-de-France. On nous sort des projets mirifiques qui resteront dans les cartons !" dit M. Dupont-Aignan qui dénonce autant "l'idéologie débile des Verts qui bloquent les investissements routiers" que le "mirage du Grand Paris de l'UMP, qui ne répond en rien aux besoins concrets des Franciliens".
"C'est impeccable, ce que vous dites", assure un quadragénaire à l'adresse du candidat, avant de s'engouffrer dans la bouche de métro.
Mégaphone aux lèvres, Jean-Claude Delarue, responsable de la principale association de défense des usagers des transports collectifs en Ile-de-France, détaille ses revendications : "multiplication des lignes de bus, rénovation des RER, remboursement des jours de grève...".
Le militant associatif a apporté son soutien à DLR, dont il reprend les "solutions concrètes et immédiates" : parkings gratuits dans les gares, pass unique à 50 euros, travaux pour lutter contre les bouchons, le tout chiffré à deux milliards d'euros "soit 10 fois moins que le Grand Paris".
Sur le quai de la ligne 13, devenue presque mythique à force de pannes et de retards, plusieurs strates de voyageurs attendent le métro. Des vigiles assurent le bon écoulement de la foule. "On est comme dans une boîte de sardines", soupire Rony, 26 ans, étudiant en économie. "C'est la ligne où il y le plus de malaises", assure M. Delarue alors que le député ironise : "Valérie Pécresse (tête de liste UMP) veut des prises d'ordinateur dans les RER alors qu'on ne tient même pas sur les quais ! J'ai envie de lui dire +Prenez le métro+!".
A la station Mairie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), il n'est pas possible de rejoindre la ligne C du RER autrement qu'en bus ou en voiture, à moins de revenir en métro vers le centre de Paris.
A Houilles (Yvelines), le RER de la ligne A, direction Cergy St-Christophe (Val-d'Oise), est annoncé avec 30 minutes de retard : "Voilà ! On commence à être en Grande couronne et ses 5 millions d'oubliés", soupire le député.
Dans un wagon, Emline Exantus raconte : "J'étais sur le quai à 10h00, pour embaucher à 12h30". Cette vendeuse de 32 ans, originaire d'Haïti, se donne chaque jour une marge de deux heures trente pour un trajet d'une demi-heure, pour ne pas arriver en retard à son travail.
"On a inventé les 35 heures, et les gens en font 55 à cause des transports", dit Nicolas Dupont-Aignan qui devait terminer son marathon à Melun (Seine-et-Marne), après Maison-Alfort (Val-de-Marne) et Evry (Essonne).
Par Fabienne FAUR (AFP)
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